Le manque de soignants, qui entraîne fermetures de lits et de services hospitaliers, ne découle « pas d’un problème de salaires » mais « d’organisation », notamment à cause du « manque de médecins » libéraux, a estimé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
« Beaucoup d’hôpitaux ont un ou des services restreints ou fermés », a reconnu M. Véran sur RMC et BFMTV, alors que les fermetures ponctuelles se multiplient ces dernières semaines, en particulier dans les services d’urgences, faute de soignants en nombre suffisant.
Pourtant « il y a des postes, il y a des budgets, il y a de l’argent, il y a des salaires qui ont été augmentés pour recruter ces soignants », a-t-il affirmé, rappelant que le « Ségur de la santé » a « amélioré les conditions de travail » avec des augmentations d’au moins 200 euros par mois, ce qui « n’est pas rien ».
Si ces revalorisations n’ont pas enrayé la crise de l’hôpital, « je ne crois pas que ce soit un problème de salaire », a-t-il déclaré, pointant plutôt « un problème d’organisation, de bureaucratie, de charge administrative ».
Il y a aussi « un problème de fatigue » après deux années de « surcharge très importante » due à la pandémie et « il faut aussi laisser passer ce côté post-vague Covid », a-t-il ajouté.
Le Covid-19 continue de peser sur l’activité des hôpitaux, qui accueillent encore plus de 20.000 patients infectés, ce qui accroît les « difficultés à trouver des lits d’aval » pour les malades admis aux urgences.
Et en amont « les déserts médicaux se sont creusés dans notre pays » a cause du numerus clausus – supprimé durant le quinquennat – qui a réduit le nombre de praticiens libéraux et entraîné « un report plus important sur les urgences », a-t-il expliqué.
Malgré ce « cumul de tensions », M. Véran a assuré que « tous les Français qui doivent accéder à des soins d’urgences (y) accèdent » et que « la qualité et la sécurité des soins est au rendez-vous », même si « les conditions d’accueil ne sont pas idéales ».
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