Le mouvement de grève de 24 heures quasi inédit décidé par la dernière promotion de l’ex-ENA pour protester contre les conditions « chaotiques » de sa scolarité est « massivement suivi » jeudi, ont indiqué les élèves dans un communiqué à l’AFP.
« La grève est aujourd’hui (jeudi) massivement suivie par les élèves », ont-ils écrit, évoquant « 85% de grévistes ».
« La direction de l’INSP (l’Institut national du service public, qui a succédé à l’ENA le 1er janvier, NDLR) nous a fait part de son souhait d’entamer une négociation », poursuit la promotion Germaine Tillon qui compte 82 élèves.
Les grévistes soulignent également leur volonté de « donner une chance aux discussions désormais engagées ».
Une nouvelle assemblée générale de la promotion doit se réunir jeudi soir pour décider des « suites à donner au mouvement sur la base de l’avancée des négociations », ajoutent les élèves.
Dans une tribune publiée mercredi par Le Monde sur son site internet, ceux-ci ont vivement dénoncé leurs « conditions de formation ».
« C’est aujourd’hui l’attractivité même de la fonction publique qui est en danger », ont déploré ces futurs hauts fonctionnaires, évoquant une « succession de réformes » mises en oeuvre de manière « précipitée et non concertée ».
Un tel mouvement social à l’ENA est sans précédent depuis 1991, quand les élèves de l’époque avaient occupé les locaux parisiens de l’école pour protester contre son déménagement à Strasbourg.
Ce mouvement s’inscrit aussi dans le sillage de celui des diplomates qui ont cessé le travail le 2 juin pour protester contre une série de réformes mettant en danger selon eux la diplomatie française, une première là aussi depuis des décennies.
ha/bdx/dch