Échos Judiciaires Girondins : Les commémorations du centenaire de la mort de Gustave Eiffel, votre arrière-arrière-grand-père, auront lieu jusqu’à la fin de l’année. Qu’est-il prévu ?
Myriam Larnaudie-Eiffel : La disparition de Gustave Eiffel a eu lieu le 27 décembre 1923. C’était un devoir pour nous, au sein de notre Association des descendants de Gustave Eiffel, de commémorer ce centenaire. La majeure partie des événements auront lieu en France ; en Hongrie, où Eiffel a construit la gare Nyugati de Budapest ; et aux États-Unis, puisqu’il a conçu la structure de la Statue de la Liberté. Ces commémorations s’articuleront de début juillet à fin octobre autour d’expositions, de conférences et nous l’espérons, d’une scéno-lumière.
GUSTAVE EIFFEL EN 5 DATES
1832 : Naissance à Dijon sous le nom de Bonickhausen
1855 : Diplômé de l’École centrale des Arts et Manufactures
1860 : Inauguration de la passerelle de Bordeaux
1889 : Édification de la Tour Eiffel
1923 : Mort à Paris

Gustave Eiffel, entre 1862 et 1904, épreuve argentique à partir d’un négatif verre H. 17,8 ; L. 12,9 cm. Musée d’Orsay Don Mme Bernard Granet et ses enfants et Mlle Solange Granet, 1981 © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay)-Hervé Lewandowski
EJG : Quel est le programme des expositions ? Qu’est-il prévu à Bordeaux ?
M. L.-E. : L’exposition « Toujours plus haut » a lieu depuis début juillet sur le parvis de la Tour Eiffel. Elle présente l’œuvre d’Eiffel à partir de l’histoire des tours dans l’architecture, avec un focus sur les années qui ont précédé son élection pour construire la Tour. En région, sur les sites partenaires de l’association que sont Dijon, Chinon, Saint-Flour-Garabit, Nice, le plateau de Saclay et bien sûr Bordeaux, c’est l’exposition « Gustave Eiffel, une vie monumentale » qui est proposée, tirée de la biographie écrite par Bertrand Lemoine. À Bordeaux, elle est installée sur les quais depuis le 18 juillet. Globalement, nous avons rencontré des difficultés en matière de mécénat privé et sommes en vigilance de moyens par rapport à nos ambitions.
EJG : Quels sont les thèmes des colloques ?
M. L.-E. : Le 2 juin a eu lieu à l’Académie d’outre-mer la première conférence du centenaire sur un sujet peu connu : les ponts portatifs d’Eiffel en Indochine. Son idée était, dans les années 1880, de proposer des ponts en kit, à la mode Ikéa, permettant de construire des ponts dans les régions les plus reculées, par quelques ouvriers en quelques jours. C’était révolutionnaire. Nous espérons organiser en novembre, avec la ville de Nice et l’EPA Plaine du Var, un colloque sur le thème de l’urbanisme et les choix d’Eiffel en matière d’organisation et de construction qui font encore école aujourd’hui. Le 1er décembre, un colloque organisé par l’École Centrale, dont il est diplômé, réunira d’anciens centraliens et des spécialistes d’Eiffel, qui livreront des informations inédites sur les liens qu’il a pu tisser avec d’autres spécialités techniques de son époque, comme le cinéma ou la photo.
EJG : Vous évoquiez également une scéno-lumière. De quoi s’agit-il ?
M. L.-E. : Avec l’association, nous avons eu l’idée, que ma famille a validé, d’une phrase qui résume un peu Eiffel et son œuvre…