Couverture du journal du 03/12/2024 Le nouveau magazine

Bordeaux : Eklo voit grand

Bordeaux - Le groupe hôtelier Eklo a levé en avril dernier 35 millions d’euros. Avec un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros en 2022, Emmanuel Petit, son fondateur, vise les 60 millions d’euros d’ici 5 ans. Il annonce aussi la construction de deux nouveaux bâtiments à Bordeaux pour agrandir son hôtel actuel.

Emmanuel Petit, groupe Eklo, Bordeaux

Emmanuel Petit, fondateur du groupe Eklo © Louis PIQUEMIL - Echos Judiciaires Girondins

« Le marché de l’hôtellerie évolue, les clients recherchent des expériences, de la nouveauté, ils ne veulent plus simplement dormir « , affirme Emmanuel Petit, fondateur du groupe hôtelier Eklo. Des attentes auxquelles le groupe entend répondre avec son concept économique, écoresponsable et orienté « lifestyle ». En avril dernier, la société, fondée en 2011 dans la capitale girondine, a levé 35 millions d’euros. Bpifrance, Aquiti Gestion et Swen capital ont fait leur entrée au capital d’Eklo. Cela devrait permettre à l’entreprise, qui a bouclé l’année 2022 avec un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros, d’étancher sa soif de développement avec un objectif de 22 hôtels à l’horizon 2027 et un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros.

UN CONCEPT HYBRIDE

À la genèse du projet, lorsqu’Emmanuel Petit quitte son poste au sein du groupe hôtelier Accor, il cherche une entreprise à reprendre. Ne trouvant pas la cible idéale, il décide de créer sa structure. Germe l’idée d’Eklo avec l’ambition de moderniser l’hôtellerie économique. Des chambres de petite taille, seule, double ou twins, des chambres familles ou encore des dortoirs vendus au lit ou en privatisations, sont proposés à des prix abordables. Un concept hybride afin de s’adapter aux besoins de chacun.

En 2014, deux sites pilotes, au Havre et au Mans, voient le jour. « On a testé le modèle, et on a voulu rajouter un troisième axe avec le côté lifestyle, la convivialité, pour finalement donner le concept Eklo tel qu’il est aujourd’hui », développe le dirigeant. C’est à Lille en 2017 qu’éclot la deuxième génération d’hôtels,
suivi par celui de Bordeaux, dans le quartier de La Bastide en 2019.

Hôtel Eklo, Bordeaux

© Shutterstock

RENFORCER LE « FOOD & BEVERAGE »

« On essaie de développer des espaces de vie ouverts à tous. Par exemple à Bordeaux, on a la guinguette Eklo », explique le fondateur. Le groupe voudrait que 30 à 35 % de son chiffre d’affaires proviennent de ces activités « food & beverage ». Aujourd’hui Eklo exploite neuf hôtels, avec 80 % de taux d’occupation à l’année pour celui de Bordeaux, et 96 % pour celui de Marne-la-Vallée, porté par sa proximité avec le parc d’attraction Disneyland. « Le fait que l’on propose des vrais lieux de vie ouverts sur l’extérieur, non seulement cela augmente notre taux d’occupation, car ça attire plus de clients qu’un hôtel classique, et cela nous apporte une autre source de rémunération », ajoute Emmanuel Petit.

DES EMPLACEMENTS STRATÉGIQUES

Pour atteindre son objectif, Eklo doit encore ouvrir 13 hôtels d’ici à 2027. « On a ouvert deux hôtels en début d’année, Lyon en décembre 2022, et Roissy en février 2023. On devrait atteindre 18 ou 19 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 », détaille le président du groupe. Des performances qui seront encore consolidées par les deux prochaines ouvertures : en fin d’année 2023 à Montpellier, situé en face de la gare Saint-Roch ; et en février 2024, un hôtel de 304 chambres, ouvrira Porte de Versailles à Paris. Avec un rooftop et un emplacement stratégique, il s’agit d’une installation majeure pour la marque. Il devrait générer à lui seul un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros.

Avec 140 salariés actuellement, Eklo devrait avoisiner les 250 avec l’ouverture des futurs hôtels et l’agrandissement de son siège bordelais

Emmanuel Petit, groupe Eklo, Bordeaux

EKLO MARNE LA VALLEE © Nicolas Anetson

RACHETER SES MURS

C’est notamment pour tenir la cadence des ouvertures d’établissements que le groupe a voulu renforcer ses capacités financières. « Le but de la levée de fonds, c’était de restructurer un peu le groupe. On était, pour certains hôtels, propriétaires des murs, et pour d’autres non », relate Emmanuel Petit. Le groupe a ainsi pu se porter acquéreur de ces murs. Eklo a, par ailleurs, été accompagné par la Caisse des dépôts, pour un peu plus de 15 millions d’euros, dans la foncière immobilière du groupe pour la construction des futurs bâtiments. « Un hôtel d’une centaine de chambres représente un investissement de l’ordre de 7 millions d’euros », illustre Emmanuel Petit. À Montpellier, pour la première fois, le groupe a procédé à une réhabilitation. « C’est-à-dire qu’on a transformé un bâtiment de bureaux en hôtel. C’est plus coûteux qu’une construction », concède-t-il.

DEUX NOUVEAUX BÂTIMENTS À LA BASTIDE

De nouveaux projets fleuriront aussi en Gironde. « À côté de l’hôtel de Bordeaux, on va créer deux bâtiments, on a les permis de construire et les travaux débuteront en octobre prochain », développe le fondateur. Ils regrouperont une extension de 75 chambres, un bâtiment avec un restaurant plus vaste, des salles de séminaire, et le siège de l’entreprise. L’ouverture est prévue au printemps 2025. Marseille ou encore Paris Montparnasse, sont également des projets en cours de finalisation. Avec 140 salariés actuellement, Eklo devrait avoisiner les 250 avec l’ouverture des futurs hôtels et l’agrandissement de son siège bordelais.

EN CIRCUIT COURT

Pour ces nouveaux établissements comme pour les précédents, Eklo prône un modèle écoresponsable qui lui vaut d’ailleurs la note de A par Betterfly Tourisme pour l’hôtel de Bordeaux. Pour chaque projet d’hôtel, les équipes cherchent à ce qu’il soit performant d’un point de vue énergétique. « On s’assure d’être raccordés à des réseaux de chaleur urbains, on a des économiseurs d’énergies et d’eau dans chacune des chambres, et puis on fait attention dans le choix de nos fournisseurs », développe le Bordelais. Ainsi, tous les agencements et mobiliers en bois sont fabriqués par un menuisier, basé à Rodez, qui travaille avec du pin des Landes. Autre exemple, la plupart des chaises présentes dans les hôtels de la marque sont des chaises de seconde main.

Puis chaque directeur de l’hôtel est en charge de chercher ses producteurs locaux en fonction de son emplacement, il n’y a pas d’achat centralisé. « Par exemple, à Bordeaux, le café vient de chez Piha, un torréfacteur bordelais, le brasseur est local aussi. On ne travaille qu’en circuit court, avec des producteurs locaux. On a aussi une entreprise locale qui récupère notre compost et déchets organiques pour les valoriser », argumente-t-il.

Emmanuel Petit, groupe Eklo, Bordeaux

© Valode et Pistre Architectures

UN ACTIONNARIAT « ÉCLATÉ »

« Quand j’ai créé Eklo, je me suis entouré de Paul Drubule et Gérard Pélisson qui étaient les cofondateurs d’Accor. Quand on veut acheter ses propres bâtiments et faire construire, ça demande beaucoup de fonds propres et donc très rapidement on fait rentrer des partenaires », relate Emmanuel Petit. Aujourd’hui, le Bordelais a donc 15 % des parts du groupe, Ker Hospitality en détient 24 %, Bpifrance 12 %, Aquiti et Zwen Capital ont 6 % chacun, et les actionnaires historiques représentent le reste du capital. « C’est un actionnariat assez éclaté », commente l’entrepreneur.

EN CHIFFRES

9 hôtels en exploitation :
Bordeaux, Clermont-Ferrand, Le Mans, Le Havre, Lille, Marne-La-Vallée, Toulouse, Lyon, Roissy

2 ouvertures futures :
· Montpellier : en décembre 2023
· Paris- Porte de Versailles : février 2024

Des projets futurs :
· 2 bâtiments supplémentaires à Bordeaux- La Bastide
· Marseille
· Paris Montparnasse

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