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CCI Bordeaux-Gironde : budget positif

GIRONDE. Le dynamisme des sociétés filiales de la CCI devrait lui permettre de compenser la baisse de ressources allouées par l'État, l'obligeant néanmoins « à réduire la voilure dans l'accompagnement des entreprises ». « Nous devrions même dégager un petit résultat en 2024 », se félicite son président, Patrick Seguin.

CCI Bordeaux-Gironde, Patrick Seguin

Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux-Gironde © DR

Les CCI ont atteint le seuil du supportable », a alerté Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux-Gironde, lors d’un point presse le 4 octobre dernier. Les « coupes sombres » prévues par l’État dans le budget des CCI, qui devraient atteindre 25 millions d’euros au niveau national en 2024 et jusqu’à 100 millions d’euros sur 4 ans, vont obliger les chambres consulaires « à réduire la voilure dans l’accompagnement des entreprises », et même « à abandonner certaines prestations gratuites », a-t-il regretté. Cela dans un contexte où le nombre d’entreprises en difficultés est en augmentation de 74 % par rapport à l’année dernière, en particulier dans les secteurs de l’immobilier et de la viticulture, « au tout début d’une crise durable », analyse le président de la CCI Bordeaux-Gironde. « Nous devons nous battre pour continuer à faire notre travail et contrecarrer cette baisse de ressources », a continué Patrick Seguin. La CCI Bordeaux-Gironde, dont le budget annuel consolidé est de 230 millions d’euros, dispose d’atouts solides pour y parvenir, à travers les activités marchandes de ses filiales, pour lesquelles elle a fortement investi.

Nous avons géré en bon père de famille et disposons de la trésorerie nécessaire pour passer ce cap »

NOUVEL ESPACE « MIROIR D’EAU »

À commencer par Bordeaux Palais de la Bourse (BPB), en forte expansion, qui accueille chaque année 180 000 personnes et a dégagé en 2022 un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, avec une marge d’environ 10 %. La société d’événementiel espère augmenter son niveau d’activité d’un million d’euros supplémentaires avec le développement d’un nouveau lieu d’environ 500 m2. « Nous allons entamer prochainement les travaux pour créer une salle de réception de 200 personnes en format dîner assis, grâce à un investissement de 400 000 euros. Cela nous permet de combler le trou dans notre offre commerciale, qui proposait des dîners pour 90 ou 500 personnes », précise Patrick Seguin. Ce nouvel espace « Miroir d’eau » devrait être inauguré avant l’été 2024. Le Palais de la Bourse va également recevoir dès la rentrée prochaine 140 étudiants de la filière premium de l’école Ferrandi, qui quitte ainsi le Campus du Lac. Là aussi, 400 000 euros ont été investis par la CCI Bordeaux-Gironde pour « offrir un écrin à la hauteur de la réputation de cette école, reconnue dans le monde », assure le dirigeant d’entreprise.

 

VINEXPOSIUM, NUMÉRO UN MONDIAL

La société Vinexposium, propriété de la CCI Bordeaux-Gironde et de Comexposium, a également misé sur un fort développement international, avec 8 événements organisés dans le monde en 2023. Et un programme 2024 complet autour notamment de Vinexpo Paris, Vinexpo New York (avec un nouveau partenaire local) et le retour de Vinexpo Hong Kong, à destination du public chinois. « Avec la crise sanitaire, nous avons passé 2 années sans chiffre d’affaires pendant lesquelles nous avons maintenu nos effectifs d’une cinquantaine de salariés. Nous sommes aujourd’hui le leader mondial des salons pour le secteur des vins et spiritueux, avec un chiffre d’affaires d’environ 20 millions d’euros en 2022 », se félicite Patrick Seguin.

OBJECTIF : MEILLEUR AÉROPORT DE FRANCE !

La société aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac, dont la CCI Bordeaux-Gironde est actionnaire à 25 % (et l’État à 60 %), a quant à elle retrouvé son niveau de fréquentation d’avant-crise, avec 7 millions de voyageurs en 2022. « Nous avons certes des axes d’amélioration, mais nous avons pris, avec l’État, la décision d’investir 260 millions d’euros pour transformer l’aéroport en profondeur. Les travaux vont démarrer et nous espérons qu’ensuite, son image sera meilleure qu’actuellement », confie-t-il. Jusqu’à viser la place de « meilleur aéroport de France d’ici 2 ans ! », lance Patrick Seguin. De nombreuses entreprises des secteurs de l’aérospatial et de l’aviation décarbonée ont par ailleurs manifesté leur volonté de venir s’y installer.

PETIT RÉSULTAT EN 2024

Les autres filiales de la CCI Bordeaux-Gironde, à savoir Kedge et le Campus du Lac, qui se développe à Libourne au travers d’un investissement de 2,6 millions d’euros, « se portent bien elles aussi », assure Patrick Seguin. Ces sources de financement privées constituent autant de ressources nouvelles dont la CCI aura besoin pour boucler son budget, alors qu’elle a renoncé à se distribuer des dividendes depuis la crise sanitaire. « Nous avons géré en bon père de famille et disposons de la trésorerie nécessaire pour passer ce cap. Notre budget restera positif, avec un petit résultat attendu en 2024. La réduction de nos ressources publiques n’aura donc pas d’impact sur les équipes en place », rassure-t-il. En revanche, c’est pour « les petites CCI, notamment rurales, que nous sommes très inquiets », a prévenu Patrick Seguin, rappelant que les CCI ont une obligation de solidarité entre elles.