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Chimie : le Groupe Berkem tourné vers l’avenir

Après une année 2020 stable malgré la crise, le spécialiste de la chimie du végétal, dont le siège social se trouve à Blanquefort, garde le cap et fourmille de projets en 2021. Augmentation de sa capacité de production, nouveaux produits et alternatives écologiques seront les maîtres-mots. Bilan et perspectives avec le PDG du groupe Berkem, Olivier Fahy.

GROUPE BERKEM

Le pôle extraction végétal de Berkem se trouve sur le site historique de Gardonne, en Dordogne © D. R.

Malgré une année 2020 « perturbée » et « un manque de visibilité » sur l’année 2021, selon les mots de son PDG Olivier Fahy, le groupe Berkem est optimiste. Ce spécialiste de la chimie du végétal, qui compte 220 collaborateurs, affiche un chiffre d’affaires consolidé de 52,5 millions d’euros en 2020, stable par rapport à 2019. Le dynamisme et la complémentarité de ses 5 filiales lui permettent en effet de traverser la crise plutôt sereinement. Il y a tout d’abord le site historique de Gardonne (Dordogne), qui produit des actifs d’origine naturelle pour les secteurs des cosmétiques et de l’agroalimentaire, principalement. Et le pôle lyophilisation à façon Eurolyo, acquis en 2018 à Chartres (Eure-et- Loire), où les extraits végétaux sont séchés à froid. Si le chiffre d’affaires de ces deux entités, qui forment le pôle extraction végétale de Berkem, « reste convenable », estime Olivier Fahy, à 14 millions d’euros, « les ventes n’ont pas beaucoup progressé en 2020 », reconnaît-il, en dépit du lancement d’une gamme complète de produits désinfectants pendant le confinement. « Nous avons commencé à vivre le coronavirus dès 2019, puisque nous exportons vers la Chine et l’Australie, totalement en panne dès le mois d’octobre ». Malgré tout, le leader français de l’extraction végétale, qui possède « un brevet unique sur la préformulation des antioxydants », fourmille de projets cette année. Après avoir présenté 4 nouvelles eaux florales fin 2020, Berkem devrait lancer en 2021 une nouveauté à destination du marché de la cosmétique tous les deux mois, soit 6 nouveaux produits. « Nous allons aussi prendre livraison des nouveaux outils de production sur le site d’Eurolyo », précise Olivier Fahy, où Berkem a investi 1,4 million d’euros. « Cela devrait nous permettre de tripler notre capacité de production et notre chiffre d’affaires d’ici 3 ans », assure le PDG, qui a pris la direction du groupe en 1993 et en est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire.

INVESTISSEMENTS SOUTENUS

Olivier Fahy PDG du groupe Berkem

Olivier Fahy, PDG du groupe Berkem © D. R.

Dans les domaines de la formulation et de la résine, « Berkem réalise une très belle année 2020 », estime Olivier Fahy. Adkalis, le pôle formulation situé à Blanquefort (Gironde), où se trouvent également le siège social, la R&D et les affaires réglementaires du groupe, produit des micro et nano-émulsions destinées au marché de la construction bois, du textile et de l’hygiène publique. Il a pesé une vingtaine de millions d’euros l’an passé.

« Nous avons sorti des produits très intéressants sur la gestion des virus et bactéries, des extraits végétaux qui augmentent le pouvoir de certains actifs et virucides, tout en baissant le niveau de risque sur l’usage de certaines molécules de synthèse », détaille le dirigeant.

« Ça a été notre façon d’être résilient », sourit-il. Sur ce segment aussi, Berkem prévoit en 2021 la sortie d’une nouvelle gamme de produits écologiques aux propriétés intumescentes et ignifuges pour les bois. Lixol, le pôle industrie de la résine situé à La Teste-de-Buch (Gironde) et intégré au groupe Berkem depuis 2017, a lui aussi tiré son épingle du jeu en 2020, « grâce à des investissements soutenus en 2019 », rappelle Olivier Fahy. Et ses perspectives sont bonnes puisque l’intégralité de son catalogue de résines, à destination du marché de la peinture en bâtiment, de la peinture industrielle, du bois et de l’encre d’imprimerie, sera d’origine biosourcée en 2021.

Sur le marché de l’hygiène publique, nous avons sorti des extraits végétaux très intéressants sur la gestion des virus et bactéries

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

L’environnement, c’est un sujet auquel le groupe Berkem est « attentif depuis longtemps. Nous avons fait des travaux importants pour réduire l’impact de nos sites industriels sur notre environnement immédiat. Cela nous a permis de diviser par 3 notre consommation d’eau et de baisser notre consommation d’énergies fossiles, alors que nous avons plus qu’augmenté nos productions », affirme le PDG. Là encore, « c’est le résultat d’investissements qu’on a pu faire par le passé et dont nous pouvons profiter aujourd’hui », estime-t-il. Des investissements en recherche et développement, dans l’outil industriel, mais aussi en croissance externe, qui ont permis à Berkem de se maintenir malgré la crise. Et qui lui permettront de poursuivre son évolution en 2021. Elle concernera également l’autre l’activité du groupe, celle de négociant, que Berkem exerce depuis 2011 et le rachat de son distributeur belge. Le pôle distribution, qui s’appuie sur le réseau T&G, composé de 8 agences en France, en Belgique et en Espagne, « est en train d’opérer une réorganisation : la totalité du business, la direction et le siège social du pôle vont être transférés à Lyon au cours de l’année 2021 », annonce Olivier Fahy, lui-même originaire de la capitale des Gaules.

MARCHÉS D’AVENIR

Une année qui s’annonce dense, donc, pour le groupe Berkem, confiant dans ses perspectives : « Notre objectif est d’amener auprès du marché des solutions végétales qui viennent en complément de la chimie conventionnelle de synthèse. C’est un métier qui va se développer dans l’avenir, car la demande va continuer de grossir », anticipe Olivier Fahy. Le groupe se projette déjà dans « l’après-coronavirus », et notamment en 2024, où beaucoup de bois sera utilisé pour construire les infrastructures d’accueil des Jeux Olympiques de Paris. En tant « qu’acteur important des produits de traitement du bois », « nous devons nous positionner », indique le dirigeant qui en est certain, « le marché du bois, tout comme le marché de la chimie du végétal vont progresser. Nous sommes à la croisée des chemins, et Berkem se doit d’être présent à ce rendez-vous ».

 

LES COLLABORATEURS, LE CŒUR DE BERKEM

« L’équipe, la confiance dans l’équipe, c’est ce qui vous pousse et vous donne des ailes », assure Olivier Fahy, le PDG de Berkem. Pour lui, si le groupe a si bien traversé la crise malgré le manque de visibilité, c’est grâce à « l’implication indéniable de toute l’équipe » et à sa capacité d’adaptation, sur les sites industriels comme en télétravail. Olivier Fahy revendique même une certaine « bienveillance » vis-à-vis de ses salariés : « nous sommes assez prévenants, de manière générale, notre objectif c’est de faire que les gens soient heureux d’être ensemble », assure-t-il. Un engagement qui se traduit par différents dispositifs (peu utilisés en raison de la période actuelle). « Nous accompagnons les associations dans lesquelles nos collaborateurs sont engagés. Nous avons également mis en place un système de congés solidaires », qui consiste à doubler les congés d’un salarié ayant le projet de partir en mission. Un dispositif de maintien du salaire pour les salariés sauveteurs secouristes du travail (SST) souhaitant intervenir auprès d’associations ou de pôles de santé a aussi été imaginé.

groupe BERKEM EN BREF

Création en 1964 en Dordogne
Arrivée du PDG et actionnaire majoritaire Olivier Fahy en 1993
Installation du siège social et du pôle formulation à Blanquefort en 2015
220 collaborateurs
8 brevets déposés depuis 2011
CA 2020 consolidé 52,5 millions d’euros
Les 5 filiales du Groupe Berkem : Berkem, pôle extraction végétale (Gardonne) – Eurolyo, pôle lyophilisation à façon (Chartres), Adkalis, pôle formulation (Blanquefort) – Lixol, pôle industrie de la résine (La teste-de-buch), T&G, pôle distribution (12 agences, siège à lyon)

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