Créé en 2018 sous l’impulsion de la Région Nouvelle-Aquitaine en partenariat avec les 31 autorités organisatrices de la mobilité (AOM) du territoire, le syndicat mixte Nouvelle-Aquitaine Mobilités (NAM) a pour « objectif le désenclavement des territoires ruraux et l’accessibilité aux grands bassins urbains », rappelle Renaud Lagrave, son président, également vice-président du Conseil régional en charge des Transports et des mobilités. Pour la première fois en France, NAM a annoncé « la levée du versement mobilité additionnel (VMA), qui permet de financer de nouveaux services à l’échelle d’un territoire », a-t-il annoncé le 5 février lors d’une conférence de presse, à Bordeaux.
Dans ce cadre, une Commission locale des mobilités réunissant 7 AOM et ainsi que le Département a été mise en place pour la Gironde, sous la présidence de Clément Rossignol-Puech, maire de Bègles et vice-président de Bordeaux Métropole. « La Gironde est un département très embouteillé, et qui gagne 20 000 habitants par an depuis de nombreuses années, entraînant un développement des déplacements et des distances parcourues, avec un véritable enjeu de décarbonation. Avec la VMA, la loi nous donne un outil pour financer les offres de mobilités supplémentaires nécessaires », a-t-il affirmé.
7 millions d’euros par an
Concrètement, la levée du versement mobilité additionnelle (VMA), encaissée par l’Urssaf et la MSA (Mutualité sociale agricole), est prélevée sur les entreprises girondines de plus de 11 salariés dont le versement mobilité n’excède pas les 2 % (ce qui exclue les entreprises situées dans Bordeaux Métropole). Cette contribution patronale sera de 70 à 110 euros par salarié. « Selon nos estimations, cela devrait représenter environ 7 millions d’euros par an en moyenne, soit de quoi financer la moitié d’une nouvelle ligne de cars express, dont le coût est d’environ 14 millions d’euros », détaille Clément Rossignol-Puech. L’autre moitié étant financée par la Région et Bordeaux Métropole.
« La VMA devrait représenter environ 7 millions d’euros par an en moyenne »
La feuille de route de Nouvelle-Aquitaine Mobilités, rédigée conjointement en 2018 par la Région et Bordeaux Métropole, en prévoit 4 nouvelles (Bassin Nord, Ceinture Ouest, Médoc et Val de l’Eyre), qui viendront compléter les 2 lignes déjà lancées depuis 2019 (Bordeaux-Créon et Bordeaux-Blaye). « Si nous obtenons des marges de manœuvre supplémentaires, nous étudions aussi la possibilité de créer des lignes de covoiturage sur l’A62 et sur l’A10 ; ainsi que des hubs de mobilité fortement intermodaux, avec facilités de stationnement pour les voitures, les vélos, des vélos en libre-service, et un service de covoiturage, le tout intégré à l’application Modalis de NAM », précise-t-il.
Véritable MaaS régional
Afin de mettre à la disposition des usagers, au cœur de sa démarche, l’ensemble de l’offre de mobilité du territoire, NAM devrait mettre en ligne courant 2024 son nouveau site, et ajouter de nouvelles fonctionnalités à son application centralisée Modalis. « Notre objectif est de coordonner les offres et services disponibles, de proposer une billetterie unique, et finalement de mettre en place un véritable MaaS (Mobility as a Service) régional sur les 5 bassins de mobilités de Nouvelle-Aquitaine », décrit Renaud Lagrave.
Modalis intégrera ainsi la billétique de TBM dès le mois de mars 2024, avec les informations de trafic, l’achat de billets et les abonnements. Et « dès 2025, Modalis devrait intégrer toute la billétique et les systèmes de vente de la Région Nouvelle-Aquitaine (TER, TBM, cars express, vélos en libre-service, voitures en libre-service…) hors billets SNCF. À terme, il y a aura aussi la possibilité de payer directement avec sa carte bleue », anticipe Renaud Lagrave.
Les chiffres clés du Bilan des mobilités 2023 de Bordeaux Métropole
- – 1,3 % de trafic routier
- + 7,3 % de cyclistes
- – 7,2 % de stationnement en hypercentre
- + 0,1 % de congestion (en temps de parcours estimé)
- + 8 % d’usagers dans les transports en commun
- + 34,3 % de voitures électriques
