[ La relève ] SpaceReset : « Les débris spatiaux sont un défi majeur »

Echos Judiciaires Girondins : Quelle est l’innovation de Spacereset ?

Charles Nauroy : Avec mes associés Simon Ducamp, Paul Di Ratio et Christian Banide, nous commercialisons des objets de décoration connectés symbolisant des débris spatiaux. L’objectif est de susciter une prise de conscience en matière d’enjeux spatiaux. Ces débris constituent un défi géopolitique et sociétal majeur dans l’espace, menaçant les satellites existants. Notre technologie permet, lorsqu’une personne scanne notre statue ou passe son téléphone devant, d’ouvrir notre application. Il peut ainsi visualiser en temps réel un débris, sa position dans l’espace, contribuant ainsi à la sensibilisation à notre projet. Nous avons opté pour un modèle unique de statue en résine époxy, retravaillée avec du bois par un menuisier. Des prototypes sont en cours pour optimiser les coûts de production. Actuellement, le prix de vente se situe entre 90 et 150 euros, alors que le coût de production de la statue varie entre 70 et 100 euros. Nous avons constitué un stock d’une dizaine de statues pour assurer des livraisons rapides et relancer la production si l’idée fonctionne. Notre clientèle cible est principalement professionnelle.

EJG : Racontez-nous votre histoire entrepreneuriale ?

C. N. : Je suis en troisième année de marketing et communication à l’EFAP, mais j’ai baigné dans un environnement entrepreneurial. Ma mère avait cette mentalité. Mon père, lui, était rugbyman et a toujours eu cet état d’esprit de leader. Mon intérêt pour l’entrepreneuriat remonte à mes 16 ans. Pour SpaceReset, tout a débuté avec notre victoire à la compétition ActIn Space organisée par le Centre national d’Études spatiales (Cnes). Cette victoire a été notre rampe de lancement, nous offrant six mois d’accompagnement à Bordeaux Technowest, que nous avons renouvelé. Parallèlement, nous bénéficions du soutien de Bordeaux INPulse, l’incubateur de Bordeaux INP. En termes de financement, nous avons tous investi environ 2 000 euros chacun.

La Statue

EJG : À quelle étape de son développement votre entreprise est-elle ?

C. N. : Notre application est prête, la première version devrait voir le jour début mars. Les prototypes sont également en phase d’achèvement. Nous peaufinons, car nous voulons présenter un bel objet, fabriqué entièrement en France. Nous construisons tout nous-mêmes mais nous sommes bien sûr accompagnés par des artisans. Nous avons utilisé l’intelligence artificielle pour construire le prototype de la statue. Nous envisageons également de solliciter des subventions afin de tester davantage de produits.

EJG : Comment envisagez-vous les trois prochaines années pour votre start-up ?

C. N. : Nous prévoyons d’atteindre notre seuil de rentabilité d’ici fin 2025. Bien que notre objectif principal ne soit pas financier, nous devons générer un chiffre d’affaires de 3 000 euros d’ici juillet pour atteindre nos objectifs. Ensuite, nous aimerions rendre les statues plus accessibles, diversifier les gammes et développer davantage notre application en ajoutant des fonctionnalités, comme la création d’un jeu sensibilisant à l’histoire des débris spatiaux.