Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

360 export : rampe de lancement vers l’international

NOUVELLE-AQUITAINE. Afin de répondre aux besoins d’internationalisation des entreprises néo-aquitaines, la Région et la Team France Export (composée de Business France, CCI International NA et Bpifrance) s’allient à 6 associés de choix pour lancer le programme « 360 export ». À la clé : une stratégie export sur mesure pour les entreprises du territoire.

360 export

Les entrepreneurs néo-aquitains qui se sont lancés à l’export entourés des représentants des structures membres du nouveau programme 360 export © Sébastien Blanquet-Rivière / Région Nouvelle-Aquitaine

A vec 22,7 milliards d’euros d’exportations, la balance commerciale de la Nouvelle-Aquitaine reste déficitaire de 4,6 milliards d’euros en 2022. Source de souveraineté, d’emploi local et de compétitivité, « l’internationalisation est aussi un relais de croissance pour nos entreprises », affirmait Frédérique Charpenel, conseillère régionale en charge de l’international, lors de la conférence de lancement de « 360 export », le 9 octobre dans les locaux de l’entreprise Exoes, à Gradignan. Ce nouveau programme d’accompagnement des entreprises régionales de la Team France Export (TFE) Nouvelle-Aquitaine, reposant sur 4 partenaires fondateurs : la Région Nouvelle-Aquitaine, Business France, CCI International Nouvelle-Aquitaine et Bpifrance, intègre désormais 6 associés : les Douanes, les Conseillers au commerce extérieur (CCE), l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI), la fédération des sociétés privées dédiées au développement international des entreprises (OSCI), mais aussi l’Agence de l’alimentation Nouvelle-Aquitaine (AANA) et l’Agence de coopération économique internationale de la Région, Interco. « Une coopération public-privé fructueuse », selon le président du Conseil régional, Alain Rousset, entre 10 partenaires mettant à la disposition des entreprises leurs services afin d’établir un plan d’action international personnalisé rapidement.

 

PANIER DE SOLUTIONS

Concrètement, « 360 export » consiste « à faire le tour des besoins des entreprises et à construire les solutions correspondantes, avec un référent Team France Export » parmi la vingtaine sur le territoire, explique Anthony Baudouin, chef de projet « 360 export » au service développement international de la Région Nouvelle-Aquitaine. « La stratégie export qui en est issue est élaborée, avec des solutions publiques de financements complémentaires de la Région et de Bpifrance. Et des modules d’accompagnement reposant sur les 10 partenaires du programme. Nous mettons à la disposition des entreprises un panier de solutions complémentaires sur mesure », résume-t-il. Un comité de projet chapeauté par Frédérique Charpenel se réunit ensuite chaque mois pour suivre l’évolution des dossiers. « Nous avons aussi la volonté de développer l’esprit de « communauté export » et de favoriser les échanges entre pairs à travers des afterworks, des cocktails et des rencontres dans les entreprises ou les locaux de la Team France Export », ajoute Anthony Baudouin.

PERTINENT POUR LES TPE/PME

Trente entreprises ont déjà bénéficié du programme depuis son lancement en juin 2023. À commencer par le chocolatier Hasnaâ, qui a bâti son plan de développement au Japon grâce à son conseiller TFE, Benoît Prost. « On se sent porté par une équipe, on voit les dispositifs dont on peut bénéficier, cela enrichit notre vision stratégique », remarque Vincent Ferreira, directeur général d’Hasnaâ Chocolats, qui a pu établir sa stratégie export en seulement 4 mois. « Nous construisons avec l’entreprise un plan d’action budgété pour lequel nous cherchons ensuite les financements. Un plan qui est de plus évolutif, ce qui est pertinent pour les TPE/PME », assure le conseiller international TFE Benoît Prost.

Nous construisons avec l’entreprise un plan d’action budgété pour lequel nous cherchons ensuite les financements

Ces financements allient des subventions de la Région, pouvant aller jusqu’à 100 000 euros, et les indemnités de Volontariat international (VIE) jusqu’ à 30 000 euros ; mais aussi l’assurance prospection de Bpifrance, associée à des prêts pouvant aller jusqu’à 5 millions d’euros. L’ensemble permettant de limiter le risque financier du développement à l’export.

CONTACTS QUALIFIÉS ET UTILES

Les besoins sont là. À l’image de ceux de l’entreprise du secteur automobile Exoes, spécialisée dans les fluides de refroidissement de batteries électriques. « L’export était obligatoire sur notre marché. Après des échecs en Chine et en Allemagne, nous sommes aujourd’hui présents à Londres, bientôt aux États-Unis, et serons en Corée du Sud et en Allemagne dans les 3 ans », assure Arnaud Desrentes, dirigeant de l’entreprise. Pour Sandrine Poilpré, fondatrice de Keenat, entreprise de l’ESS développant des solutions de collecte et de recyclage des déchets sur la voie publique, l’accompagnement de la TFE « nous a permis d’avoir les bons contacts pour déverrouiller certains aspects légaux en Espagne, où nous nous lançons », annonce-t-elle. Présente dans 46 pays, avec plus de 200 magasins en France, l’entreprise de parfum made in France Adopt a quant à elle pu « bénéficier d’une quinzaine de missions organisées avec la TFE avec uniquement des contacts qualifiés et utiles. Quand on se lance seul, en général, ça n’aboutit pas », remarque son directeur général, David Gaudicheau. La clé d’une stratégie export réussie pour ces chefs d’entreprise : « l’adaptabilité au marché et savoir s’entourer »