L’euro, le bitcoin ou l’ostréa sont, dans le langage courant, des « monnaies ». Pour autant, elles n’ont ni les mêmes fonctions, ni les mêmes objectifs, illustrant les propos de l’économiste anglais Stanley Jevons au XIXe siècle : « la monnaie représente en économie ce qu’est la quadrature du cercle en géométrie ou le mouvement perpétuel en mécanique ». Dans cet univers monétaire pluriel, les moins médiatisées et les moins diffusées sont les monnaies locales. Pourtant, leur ambition de favoriser le développement de l’économie circulaire et de contribuer à la transition écologique devraient appeler à leur développement.
Selon le code monétaire et financier, l’euro est la monnaie officielle en France, celle qui a remplacé le franc depuis plus de 20 ans, et qui nous permet de conclure la plupart de nos transactions et d’épargner. L’euro est actuellement la monnaie de 19 des 27 pays membres de l’Union Européenne utilisée par plus de 340 millions d’habitants quotidiennement. C’est le symbole politique de l’intégration européenne. Mais c’est aussi une arme économique redoutable. La moitié de nos échanges commerciaux se déroule ainsi avec d’autres pays de la zone euro sans risque de change, ce qui ôte de l’incertitude aux exportateurs et aux importateurs de biens et services. Et la valeur externe de l’euro, surveillée et défendue par la Banque Centrale Européenne, est un facteur de compétitivité sur les marchés mondiaux.
Les crypto-monnaies s’apparentent aujourd’hui plus à un actif spéculatif qu’à une monnaie traditionnelle
Pourtant, ce n’est pas la seule monnaie à notre disposition. À l’échelle du temps, la monoculture monétaire n’est d’ailleurs pas une règle absolue. Les crises font généralement apparaître d’autres monnaies. Dans les années 1980 et 1990, les crises de la dette des pays émergents, notamment en Amérique du Sud, ont engendré la dollarisation. La crise des subprimes en 2007-2008 a coïncidé avec l’apparition du bitcoin, une création cryptographique du toujours inconnu Satoshi Nakamoto, dont les variations de prix, pour la plupart inexplicables, sont largement médiatisées. À sa suite, environ 3 000 crypto-monnaies ont vu le j…