Échos Judiciaires Girondins : Quel a été l’impact de la pandémie sur votre activité en 2020 ?
Thierry Guillaume : « Globalement, l’année Covid est mauvaise : les pharmacies ont connu une baisse d’activité générale en 2020, qui est assez variable en fonction des officines, et notamment de leur emplacement géographique. Dans la mesure où les gens étaient confinés, les pharmacies des hyper-centres ont beaucoup souffert et n’ont pas eu la même fréquentation que d’habitude, comme à Bordeaux. Et cela fait un moment que cela dure, puisqu’il y avait déjà eu des perturbations notamment liées aux manifestations des gilets jaunes. Tout cela a eu d’importantes conséquences sur la fréquentation et le type de fréquentation. Les pharmacies situées dans les centres commerciaux ont aussi énormément souffert à cause du couvre-feu, et certaines m’ont confié avoir d’importantes difficultés en raison de la fermeture des galeries marchandes. On a certainement eu moins d’impact dans le monde rural, car le mode de fonctionnement est différent, il y avait déjà plus de service à la personne, et donc de rémunération par honoraires. »
EJG : La vente des produits « Covid » n’a-t-elle pas permis de compenser cette baisse d’activité ?
Thierry Guillaume : « Il faut se rappeler qu’il y a eu un important manque d’approvisionnement à partir du premier confinement, qui a duré des semaines. Cela ne concernait pas les médicaments, mais tout ce qui était nécessaire pour accompagner la crise sanitaire : thermomètres, gants, masques, gels hydroalcooliques… Tout a été réquisitionné pour l’hôpital, nous n’avions rien à vendre, donc nous n’avons pas pu faire de chiffre d’affaires là-dessus. Nous avons même dû revenir au préparatoire pour fabriquer nos propres solutions hydroalcooliques, mais là aussi nous avons rencontré des problèmes d’approvisionnement en alcool. De plus, il y a eu un blocage des prix qui nous a obligés à vendre le gel hydroalcoolique et les masques à perte par rapport au prix auquel on les avait achetés avant la crise. Les prix pratiqués en France étaient tellement bas qu’il devenait très difficile de s’approvisionner. C’est comme pour les médicaments : quand il y a des ruptures en France, c’est parce que les prix sont trop bas, donc les laboratoires préfèrent les vendre à d’autres pays qui leur offrent une marge plus intéressante. Résultat, pendant un certain temps, même…