Drôle d’endroit pour affiner des huîtres… À la pointe du Médoc, sur des hectares d’anciens champs de céréales, une poignée d’ostréiculteurs ont construit digues et marais pour les affiner. Réintroduites dans cette partie du Nord Gironde, l’huître du Médoc est en train de s’imposer chez les meilleurs écaillers et restaurateurs. Il faut dire que la culture de l’huître, le Médoc l’a eue pendant des décennies, avant qu’elle soit interdite en 1970. Cette pêche faisait vivre quelque 3 000 Médocains. L’interdiction a été promulguée en raison de la construction d’un site industriel, et de la présence de pétrole par principe de précaution. « L’âge d’or du Nord Médoc était terminé », se désole Bertrand Iung, ostréiculteur à Saint-Vivien-de-Médoc.
Le ruppia, une petite plante aquatique, est venue gripper l’exploitation de gambas
LE RETOUR DE L’HUÎTRE
Bertrand Iung fait partie de ces pionniers venus s’installer dans le Médoc dans les années 80 avec l’idée de remettre l’huître au goût du jour. Ils sont alors 3 à monter des exploitations. Il fait le terrassement sur des champs de blé poldérisés et terrassés sur 17 hectares. Ces marais, qui n’ont que 30 ans, sont certainement les plus récents de France selon lui. Mais une décision de l’Ifremer (Institut Français de Recherche de la mer) intervient : ils sont d’accord pour les gambas, mais les huîtres demeurent interdites en raison de la présence de cadmium sous forme de sédiments. Après des années de combat, il faudra attendre une dernière étude universitaire, portée par des élus locaux, qui démontre que, non seulement les huîtres ne stockaient pas de cadmium, mais qu’en plus elles dépolluaient !
En 1994, la r…