La communauté d’agglomération Mont-de-Marsan Agglo regroupe 18 communes et 56 000 habitants. Mais les 3 200 entreprises du territoire, qui génèrent quelque 27 000 emplois, atteignent une zone de chalandise de près de 120 000 habitants. « Sur notre territoire, comme partout dans le monde, l’activité économique et l’emploi sont déjà, et seront demain, fortement impactés par la pandémie de Covid-19 », souligne Charles Dayot, président de Mont-de-Marsan Agglo et maire de sa ville centre. Dès le 17 mars, l’élu a donc mis en place une « task force » pour soutenir le tissu économique local.
Pendant le confinement, l’accompagnement des entreprises et des commerces a été une priorité. Dans les tout premiers jours, l’office de tourisme, du commerce et de l’artisanat (OCTA) et la direction du développement économique ont ainsi appelé près de 700 entreprises de l’agglomération pour faire un état des lieux de la situation. « L’objectif était de cerner les problématiques immédiates ». Face au nombre de professionnels ne sachant pas à quelles mesures gouvernementales ils pouvaient prétendre, une Webconférence a été organisée. Faisant intervenir la Banque de France, la Direction départementale des finances publiques et l’Urssaf, elle a permis à plus de 80 participants de poser leurs questions en direct. Une note synthétisant l’ensemble des dispositifs a également été diffusée.
FACILITER L’ACTIVITÉ DES COMMERÇANTS RESTÉS OUVERTS
Pour soutenir plus spécifiquement les commerçants, un courrier a été adressé aux propriétaires du cœur de ville pour les sensibiliser à la question des loyers supportés par les professionnels durant la période de non-activité. Mais les
collectivités se sont également mobilisées pour promouvoir les commerces restés ouverts.
Un listing régulièrement actualisé informait les consommateurs de leurs horaires d’ouverture et des dispositions mises en place pour s’adapter aux contraintes du confinement. Parallèlement, un guide pratique a été élaboré à l’intention des professionnels souhaitant mettre en place un service de drive ou de livraison à domicile tout en respectant les gestes barrières. Plus d’une quarantaine de commerçants sont entrés dans cette démarche.
Enfin, pour pallier la fermeture du marché Saint-Roch, grand rendez-vous populaire qui accueille habituellement quelque 130 exposants chaque mardi et samedi matin, l’OCTA et les services de la ville ont créé un drive dès la deuxième semaine du confinement. « Nous avons fédéré deux à trois commerçants par catégorie de produits pour permettre à la population locale de continuer à se ravitailler par le biais des circuits courts », détaille Charles Dayot. Sept jours de livraison ont été définis. Ils ont attiré 2 760 clients et généré 3 733 commandes. Depuis la réouverture du marché le 16 mai, le drive a même été maintenu tant il répond à une demande des consommateurs.
PRÈS D’UN MILLION D’EUROS POUR SOUTENIR LES ENTREPRISES
« Mais les problématiques économiques ne s’arrêtent pas avec le déconfinement, note le maire. En partenariat étroit avec l’État, la Région et les acteurs de l’économie et de l’emploi du territoire, nous avons donc préparé un plan d’aide à l’économie et à l’emploi local. Il s’agit de mesures concrètes et immédiates de soutien aux entreprises. »
Afin de soulager les charges pesant sur les trésoreries, l’Agglomération et la commune ont annulé les loyers des entreprises hébergées dans leurs bâtiments pour un montant global de l’ordre de 300 000 euros. Dans le même esprit, les droits d’occupation du domaine public sont annulés jusqu’à la fin de l’année (45 300 euros) et un abattement de 15 % sur la taxe locale sur la publicité extérieure (TPLE) a été proposé pour le trimestre
(46 250 euros).
L’Agglomération a par ailleurs abondé de 110 680 euros (2 euros par habitant) le fonds TPE Nouvelle-Aquitaine
créé par la Région et la Banque des territoires. Il permettra d’accorder des prêts à 0 % de 5 000 à 15 000 euros pour participer au financement des besoins de trésorerie des entreprises. Elle a également dégagé une enveloppe de 25 000 euros pour la plateforme d’appui opérationnel créée par la CCI. Elle proposera des dispositifs de coaching individuels ou collectifs aux entreprises du territoire pour les aider à rebondir après la crise.
Le Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères (Sictom) du Marsan n’est pas en reste. Les élus du conseil syndical ont validé une baisse de 25 % de la redevance spéciale sur la collecte des déchets des professionnels (300 000 euros).
MONT-DE-MARSAN DOUBLE LA MISE
Mais, l’action la plus originale mise en place sur le
territoire concerne l’opération bons d’achat. Afin de participer à la relance économique des boutiques de son centre-ville, Mont-de-Marsan s’est associée à la société Beegift pour proposer des bons d’achats promotionnels.
En pratique, les clients (d’où qu’ils viennent) se rendent sur la plateforme www.beegift.fr et choisissent un commerce montois partenaire de l’opération. Ils achètent en ligne un bon d’achat de 10, 20 ou 30 euros qu’ils pourront utiliser chez le commerçant sélectionné. Dans les trois jours, ils reçoivent un deuxième bon d’achat d’une valeur équivalente, offert par la ville, et utilisable dans tous les commerces participants.
« L’objectif de ce dispositif simple à mettre en place est de générer des retombées économiques rapides sur la trésorerie des commerces du centre-ville, indique Gilles Chauvin, élu en charge du centre-ville. C’est une opération sur laquelle nous travaillons depuis 2018 dans le cadre du plan de redynamisation du cœur de ville mais que nous avons décidé de lancer plus tôt que prévu, en réponse à la situation actuelle. » La Ville a mis 300 00 euros sur la table pour doubler la mise des consommateurs. L’opération est prévue pour durer jusqu’au 15 septembre (en fonction de l’utilisation de l’enveloppe), permettant de toucher la période des soldes et la rentrée des classes. Le périmètre géographique reprend celui de l’action Cœur de ville. 280 boutiques peuvent potentiellement y prétendre et déjà plus de 80 se sont inscrites dans la démarche.