Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Rodolphe Lameyse : le pari de Singapour

Le directeur général de Vinexposium, l’entreprise qui organise notamment les salons Vinexpo, a fait des choix forts depuis son arrivée en 2019. Il a déplacé le salon de Bordeaux à Paris et proposé ce nouveau rendez-vous à Singapour.

Rodolphe Lameyse, Directeur Général de Vinexposium, Vinexpo Asia Singapour

Rodolphe Lameyse, Directeur Général de Vinexposium © vinexposium

Échos Judiciaires Girondins : Singapour a accueilli le premier salon Vinexpo Asia après Hong Kong en 2018, qu’est-ce qui a motivé votre choix ?

Rodolphe Lameyse : « L’Asie est un pilier important de ma stratégie pour la société. On s’est demandé comment y redéployer Vinexpo, ce n’était pas évident au départ. J’ai eu la conviction qu’il fallait venir à Singapour que je connaisbien, j’y ai vécu 6 ans avant de prendre la direction de Vinexpo en 2019. J’ai fait une grosse tournée en Asie, je suis retourné à Hong Kong et je me suis dit que les deux coexisteraient très bien. Je connais particulièrement l’écosystème des salons à Singapour, les partenaires. Ça offre beaucoup de garanties, c’est stable d’un point de vue politique, fiscal, juridique, c’est assez business friendly, c’est cher mais qualitatif. Il n’y avait pas vraiment d’alternative, çaa été le choix évident, conforté par le fait que c’est devenu la place forte d’import-export de vins en Asie. »

 

EJG : Quand vous êtes arrivé à la tête de Vinexpo, vous avez fait des choix forts que vous assumez ?

R. L. : « J’ai pris mes fonctions lors de la dernière édition de Vinexpo En 2019, j’ai eu un regard critique et honnête ; on ne pouvait pas continuer avec un parc des expositions obsolète. Sur des standards internationaux, ça ne tenait plus la route. Ma mission était de remettre Vinexpo sur le devant de la scène, et ça ne pouvait pas être fait en prenant des demi-mesures. Il faut avoir des convictions, des choix forts. On s’est mariés avec Wine Paris, on lance cette édition à Singapour, et en 2024, on retournera à Hong Kong. On organisera ces salons en alternance entre ces deux territoires. Maintenant, Vinexposium c’est 8 événements par an : Paris, New York, Singapour ou Hong Kong, Amsterdam, Séoul, New Delhi et Québec. Ce qu’on a fait avec Vinexpo, c’est une belle histoire qui pourrait être enseignée dans les MBA de stratégie. »

Vinexposium, c’est 8 événements par an : Paris, New York, Singapour ou Hong Kong, Amsterdam, Séoul, New Delhi et Québec.

EJG : Déplacer Vinexpo à Paris a permis de sauver le salon et de concurrencer l’autre grand salon des vins et spiritueux ProWein qui est né en Allemagne ?

R. L. : « Je n’utiliserais pas le terme « sauver ». Le choix de délocaliser Vinexpo de Bordeaux à Paris était le plus pertinent. C’était cequ’il fallait faire. Quand je suis arrivé, tout le monde me parlait de ProWein comme de l’ogre. Aujourd’hui, si vous faites l’intégralité du portefeuille de Vinexpo et que vous le comparez à celui de ProWein, on est les leaders. Düsseldorf est peut-être un peu plus gros que Paris, mais c’est sans commune mesure avec l’écart qui existe entre les deux salons en Asie. Si parfois on a tendance à nous opposer, on est en fait sur deux positionnements stratégiquement différents, deux offres de marchés différentes. ProWein est un salon pour les importateurs, alors que nous sommes un salon pour les marques en direct et les producteurs. »

EJG : Quelles sont les différences entre les salons Vinexpo de Paris et de Singapour ?

R. L. : « Déjà par leur taille et leur volume ; à Paris il y a 4 000 exposants, à Singapour environ un millier. À Paris, on a 80 % de producteurs français, alors qu’ici, on est 40 % et 60 % international. Le monde du vin est très présent ici, et la typologie des visiteurs est focalisée sur l ’Asie, alors qu’à  Paris  c ’est l’Europe et les États-Unis. C’est complémentaire, on a des codes différents. C’est intéressant d’être aux deux endroits et on n’attire pas les mêmes exposants.»

EJG : Que représente ce marché asiatique ?

R. L. : « La Chine, l’Asie du Sud-Est, le Japon, la Corée. On a eu la surprise de voir des Chinois s’enregistrer. Ce n’était pasprévu car on pensait que la Chine serait fermée jusqu’en 2024, et les frontières se sont rouvertes. Ça ne veut pas dire des flux massifs car ils ont toujours des contraintes pour sortir de leur pays. Mais c’était une bonne nouvelle pour nos exposants. »

Je connais particulièrement l’écosystème des salons à Singapour, les partenaires. Ça offre beaucoup de garanties.

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