La Jeune Chambre Économique n’est plus si jeune… 70 ans ! Et pourtant ceux qui la constituent en ont moins de 40 ! À l’image de son nouveau président Alexis Tignères qui vient de souffler ses 30 bougies. Mais pourquoi une Jeune Chambre Économique ? Conçue après la 2nde Guerre mondiale, elle s’inscrivait dans la reconstruction de la France. Aujourd’hui, ses membres veulent relever des défis sociaux et environnementaux et retrouver un second souffle. « L’objectif actuel est de favoriser une nouvelle vague d’engagements, souligne Alexis Tignères, pour que les jeunes prennent leur place dans la vie de la cité ».
Pendant des années, la Chambre comptait un effectif important (150 membres dans les années 80-90) et servait de tremplin aux jeunes Bordelais qui voulaient percer les réseaux des milieux économiques. Mais peu à peu, les comportements ont changé, phénomène accentué avec le Covid. La Jeune Chambre compte en effet une quarantaine de membres mais seulement 14 adhérents. « Les dynamiques d’engagement sont différentes, plus ponctuelles, sur des valeurs chères mais moins dans la durée », regrette Alexis Tignères.
« L’objectif actuel est de favoriser une nouvelle vague d’engagements »
Économie et citoyenneté
Responsable relations usagers à la mairie de Bruges, Alexis Tignères est titulaire d’un master en droit public et d’un diplôme de rédacteur territorial. C’est aussi un homme engagé : « J’avais envie de me rendre utile », commente-t-il. Après un premier engagement en tant que pompier, il a été bénévole pendant plusieurs années à la Croix Rouge où il avait fait un stage. Après le Covid, il veut redonner du sens à son existence et dans ses recherches, tombe sur la Jeune Chambre Économique qui est une association locale : « L’idée est d’allier économie et citoyenneté, remarque-t-il, Nous voulons agir autour des objectifs de développement durable définis par l’ONU ».
Concret et rapide
La Chambre se réunit une fois par mois autour de commissions thématiques qui peuvent être proposées par des membres, comme celle pour la lutte contre les féminicides, ou à l’initiative de leurs partenaires (CPME, Medef…) comme la valorisation de la filière bois ou encore le développement d’une logistique maritime et fluviale sur la Garonne. Les commissions (6 ou 7 participants) sont pilotées par un membre et construisent les différentes étapes d’actions : « Il faut que ce soit concret et rapide car on s’est rendu compte que si la commission dure trop dans le temps, il y a désengagement », remarque Alexis Tignères qui détaille leur mission.
« On veut s’investir par l’action, amener des changements positifs durables en identifiant des problématiques, les besoins réels et mesurer les différentes possibilités. Une fois qu’on a un modèle économique, on le transfère à une entreprise ». C’est ce qui vient d’arriver avec l’entreprise blanquefortaise Circouleur, qui les avait sollicités pour recycler ses fonds de peinture, finalement rachetés par le Girondin Unikalo.
Un événement en préparation
Leur action sociale peut être très concrète : « On a remporté un projet avec le budget participatif de la mairie de Bordeaux qui vise à faire des fresques avec les écoles et des victimes de violences pour sensibiliser à ce fléau. Ce devrait être sur le nouveau skatepark ». La Jeune Chambre propose également des formations à ses membres : comment conduire des réunions, monter un projet, l’art oratoire, comment pitcher… par des formateurs aguerris.
« On voudrait aussi créer un club des partenaires adressé à nos membres : garder une dynamique de réseau » ajoute le nouveau président de la Chambre, décidément très dynamique. Pour fêter ses 70 ans fin juin, un grand événement est en préparation en mettant en valeur des entrepreneurs vertueux, ainsi qu’une soirée de gala autour des valeurs bordelaises. « On a une bonne image qu’il faut valoriser », conclut-il.