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Aéronautique, bientôt un plan de soutien

Secteur phare de la Gironde et du Sud-Ouest plus largement, l’aéronautique civile et commerciale est lourdement impactée par l’effondrement à 78 % de ses principaux marchés et la reprise du trafic sera décalée dans le temps. La chaîne des fournisseurs de l’aéronautique paraît durablement menacée, avec des baisses de l’ordre de 40 % à 50 % aujourd’hui, des annulations et reports massifs de commandes sans perspective positive avant 2021-2022. Les activités de maintenance sont également touchées. Pour mémoire l’industrie Aéronautique-Spatiale-Défense (ASD) compte 16 000 emplois directs et 75 000 emplois au total en Nouvelle-Aquitaine. En Gironde, 3e bassin national pour l’Aéronautique et 2e pour les industries de Défense, ce sont 310 établissements et 20 000 emplois qui sont concernés, y compris des PMI-TPI positionnées sur des produits de haute technologie. Ce qui représente 2 milliards d’euros de CA dont 60 % à l’export. Et 2 500 personnes travaillent dans la R&D. En outre, le secteur est dual, beaucoup de fournisseurs travaillant à la fois pour l’Aéronautique civile et pour le secteur de la Défense. La Gironde, mais aussi les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne, la Charente-Maritime, sont particulièrement impactés, et au-delà, tout le grand Sud-Ouest, pour lequel ce secteur représente 20 % de l’emploi industriel. « L’impact est d’autant plus brutal pour les PMI que celles-ci avaient été fortement mobilisées avant la crise pour investir et recruter dans une phase ascendante de montée en cadences de plusieurs programmes, remise brutalement en cause aujourd’hui sans véritable visibilité pour la reprise », rappelle Xavier Esturgie. Le Comité stratégique de filière du CNI a remis sa copie au gouvernement et un plan de soutien est en cours de préparation. « Au plan régional, les plans nationaux de filières, pour importants et essentiels qu’ils soient, ne peuvent suffire à préserver l’ensemble du tissu. Il va nous falloir travailler avec une granulométrie plus fine en lien étroit avec la Région, pour préserver, ou pour reconvertir si nécessaire, les compétences et assurer la pérennité des entreprises », martèle le vice-président de l’UIMM Aquitaine. « Car une entreprise industrielle qui disparaît, qui est sortie des marchés, ne se recrée pas de sitôt. Le président Alain Rousset est parfaitement conscient de ces problématiques et nous espérons travailler étroitement avec la Région pour essayer d’éviter le délitement du tissu industriel et la délocalisation de la chaîne de valeur de l’Aéronautique. »