Bordeaux vu d’Instagram : les ambassadeurs

Bordeaux je t’aime, Bordeaux mon amour, Bordeaux ma ville, From Bordeaux with love… Autant de mots doux en hashtag pour dire tout l’amour que l’on porte à sa ville. Ainsi la ville de Bordeaux rayonne sur Instagram et ses ambassadeurs se retrouvent dans les différentes communautés. Cet engouement pour la ville de pierre, Julien Anouilh, alias Noska, l’a découvert en postant ses premières photos. Et quoi de plus pertinent que de choisir une formule purement bordelaise @gavéfierbordeaux : « En 2017, j’ai voulu montrer à un client comment on monte une communauté sur Instagram », relate-t-il, « j’ai joué avec cette expression du Sud-Ouest, un poil chauvine, et tout s’est emballé ». Avec près de 40 000 followers, Gavé Fier est suivi par 78 % de personnes résidant en France (dont 39 % à Bordeaux) et 22 % à l’international. « J’ai pu me rendre compte qu’il y a énormément d’expatriés qui veulent rester connectés à la ville, mais également des touristes qui l’ont adorée et qui veulent garder un lien. » Sur son Insta, de magnifiques photos de la ville au coucher du soleil, des lieux emblématiques, un regard amoureux et parfois espiègle pour se jouer de nos clichés.

Gavé Fier d’être Bordelais © alg.medias

C’est aussi un Bordeaux plein de lumières et de poésie, alternant avec d’autres clichés tout aussi graphiques de Copenhague ou d’ailleurs, que l’on découvre sur le compte de Jean Luxe @Poutge, militant à coups de #bordeauxmaville #visitbordeaux ou encore #unairdebordeaux. « Je fais tout pour montrer la ville aussi belle que je la vois moi-même », commente-t-il. Sur les starting blocks, Axelle Burlotte-Casterot caracole parmi les influenceurs les plus prisés avec sa @chroniquebordelaise. Dans les rues de Bordeaux, la voilà qui prend des poses, tantôt langoureuses, tantôt facétieuses, voire acrobatiques, alpaguant au passage plus de 122 000 followers. « J’ai le sentiment de participer à la promotion de Bordeaux en mettant en évidence et en valeur notre confort et notre qualité de vie : le centre piéton, l’architecture, la vie culturelle, la proximité du bassin d’Arcachon, l’œnotourisme », remarque-t-elle.

Axelle Burlotte-Casterot, Chronique Bordelaise © chroniquebordelaise

Mlle Poline © mlle_poline

Une ville faire-valoir où l’on se fait photographier et identifier comme @Mlle_Poline, qui nous entraîne dans des rues qui nous parlent, battant le pavé bordelais et prenant la pose devant de vastes portes cochères ou des gargouilles emblématiques.

CÔTÉ PILE – CÔTÉ FACE

C’est ce Bordeaux, mais aussi son autre face, qui intéressent Alexandra Fleurisson, alias @mademoisellemodeuse, elle qui dynamite tous les clichés à coup de photos colorées, illuminées par ses éclats de rire, ses danses endiablées, affichant sans complexes ses rondeurs et son anticonformisme. Au jardin public, sur les terrasses de Mériadeck ou sur les rooftops de la ville, elle booste sa communauté à coup de petits mots et émojis doux, rassemblant autour d’elle près de 43 000 abonnés. « Faire rayonner Bordeaux OK ! », soutient-elle, « Mais j’évite l’effet « carte postale » que peut renvoyer Instagram. Bordeaux est une ville dynamique certes, mais il faut rester réaliste face aux changements qui s’y opèrent. Bordeaux n’est pas circonscrit aux quartiers Unesco, c’est pourquoi j’aime varier les endroits où je réalise mes shootings. » Et de poursuivre : « Bordeaux n’est pas la région Nouvelle-Aquitaine, j’aime bien en sortir et partager avec les gens qui me suivent d’autres endroits remarquables et tout autant dignes d’intérêt. » Et si beaucoup de Bordelais la suivent, ils ne représentent pourtant que la seconde ville après Paris !

Alexandra Fleurisson, Mademoiselle Modeuse © itshenriette.studio

C’est aussi cette autre face de Bordeaux que l’on découvre sur l’instagram @alberoner de l’artiste de street art Alber. Au détour d’un pont, d’une friche ou d’un appartement cossu, ses visages monumentaux se déploient en autant de taches de couleurs, créant une percée underground dans la ville : « Je suis un acteur très actif dans le domaine du street art », souligne l’artiste qui pense que « faire rayonner la ville est quand même un peu prétentieux ! Mais », continue-t-il, « beaucoup de Bordelais connaissent mes graffitis sans pour autant m’identifier. Ceux qui me suivent sont souvent des passionnés de street art qui sont prêts à se déplacer pour les découvrir. Il existe des tours de street art, on peut donc dire que je contribue à la découverte de la ville. »

ALBERONER © alber

Mettre la ville en perspective à travers son art, c’est aussi le credo de la championne de pole dance Cyd Sailor. Et lorsqu’on ne la voit pas s’élancer sur la barre de son studio bordelais, c’est sur les quais ou en haut de la dune du Pyla que son corps se déploie avec grâce. « Je trouve Bordeaux tellement magnifique, j’aime mettre en valeur la danse au travers des images », souligne-t-elle. Et Bordeaux rayonne ainsi, parfois presque par défaut, seulement parce que celui qui s’y trouve la localise, évanescente et pourtant si présente. Les coquelicots ou autres papillons délicats tatoués par @Muk.tatouage ne sauraient nous faire oublier qu’ils sont tous estampillés #bordeauxtattoo. Enfin, Bordeaux est capitale de la food, à coups de photos alléchantes de plats et pâtisseries qui donnent une furieuse envie de retourner dans nos restaurants bordelais. En attendant, on se régalera du regard en suivant les réalisations de Ludovic Pastry Freak @ludo. pastryfreak sacré Meilleur Pâtissier. Eh oui, car le gagnant de la saison 7 est bordelais… et ne manque jamais de l’afficher !