Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Fidal Avocats : le renouveau des 100 ans

Le cabinet d’avocats Fidal fête ses 100 ans. L’occasion pour ses directeurs régionaux Anne de Galzain et Christophe Puel de faire le point sur leur développement et sur la conjoncture actuelle.

Anne de Galzain, et Christophe Puel , Fidal

Anne de Galzain, et Christophe Puel, codirecteurs régionaux de Fidal Aquitaine Atlantique © Atelier Gallien - Echos Judiciaires Girondins

NOUS N’AVONS PAS 100 ANS PAR HASARD !

Pour le Cabinet Fidal, fêter ses 100 ans, c’est avant tout « l’occasion de dire merci à nos clients ! » comme le confie de prime abord Anne de Galzain, codirectrice régionale Aquitaine Atlantique depuis janvier 2022. Et d’égrener les points forts du cabinet : la pluridisciplinarité, le travail des dossiers en commun, la multi-expertise, la technicité : « Nous sommes un cabinet sérieux qui a conservé son ADN. C’est l’assurance et la certitude que nous pouvons nous appuyer sur nos fondamentaux qui nous permettent de nous projeter dans l’avenir avec confiance ». « On reste très précautionneux sur certains aspects », rebondit Christophe Puel, l’autre codirecteur régional depuis octobre 2020, « les mentalités et les souhaits d’adaptation au travail ont évolué. Nous pouvons intégrer ces nouveaux besoins, notre manière d’exercer la profession d’avocat chez Fidal, s’y prête bien. Ce qui compte, c’est de créer un état d’esprit. Nous ne sommes pas seulement une addition aléatoire de spécialistes, mais une addition réfléchie pour sa compatibilité. »

Avec l’arrivée du tram, le site de Mérignac va redevenir attractif

UNE CINQUANTAINE D’AVOCATS FIDAL À BORDEAUX

Le cabinet Fidal compte 2 500 personnes sur tout le territoire, et 90 environ pour le bureau de Bordeaux, dont une cinquantaine d’avocats. Mais la crise Covid et les confinements ont provoqué des turbulences, et c’est un bon tiers de ces effectifs d’avocats qui s’est renouvelé ces deux dernières années. « Fidal forme des talents », déclare Anne de Galzain, « et un certain nombre veut ensuite voler de ses propres ailes. » La crise sanitaire a, comme dans tous les secteurs d’activité, provoqué des velléités de travailler sans structures et des envies de changement de vie personnelle ou professionnelle.

« On a également eu besoin de rationaliser l’activité pour atteindre une cohésion », ajoute Christophe Puel. Malgré ces départs, les clients sont restés fidèles. « On a su rebondir », remarque Christophe Puel, « la bonne santé de notre activité et les recrutements engagés ont créé un renouveau. Le cabinet se porte bien et veut garder sa place incontournable sur la place de Bordeaux. » Nous avons connu des départs importants, et l’équipe a dû se reconstruire avec de nouvelles personnalités. « On a les mêmes problématiques que les autres entreprises sur les sujets de rapport au travail et de recrutement. Fêter nos 100 ans, c’est aussi une manière d’afficher notre vitalité et notre confiance dans l’avenir », soutient Anne de Galzain. « Si les hommes changent, les valeurs et le service demeurent. »

Nous avons su rebondir : la bonne santé de notre activité et les recrutements engagés ont créé un renouveau à Bordeaux

Avocats, Fidal

Les avocats de la direction régionale © D. R.

UN VASTE PLAN DE RECRUTEMENT

Comme de nombreux cabinets d’avocats, Fidal fait face aux difficultés de recrutement. « On est toujours en plein recrutement, dans quasiment toutes les matières », annonce Christophe Puel, « à Bordeaux, comme dans les autres bureaux de notre direction régionale : La Rochelle, Angoulême-Cognac, Dax, Pau et Bayonne ». Cette reconstruction a permis de recruter des profils très capés, comme de tout jeunes collaborateurs. « Notre structure donne une grande indépendance d’activité. Nos avocats ont beaucoup d’autonomie » Et Anne de Galzain de préciser : « Cela vient de notre indépendance dans l’actionnariat et la gouvernance de notre société : Fidal n’appartient qu’à des avocats ».

LA BOÎTE À OUTILS

Fidal mise encore plus qu’avant sur sa pluridisciplinarité, en projetant un plan sur plusieurs années : dans la partie très technique, les avocats deviennent comptables de leur future activité en s’impliquant dans ce développement, à moyen et long termes. « On est très aidés parce que le cabinet met à disposition une formidable boîte à outils », précise Christophe Puel. Ce sont des outils partagés, disponibles, sur lesquels les avocats peuvent s’appuyer pour développer leur activité, avec une équipe de collaborateurs. « On a besoin d’avocats qui ont du temps libre pour lancer des actions de développement, sur les secteurs qui nous intéressent », complète Anne de Galzain, Prenant l’exemple de la viticulture : c’est un tissu économique important dans la région. Dans ce secteur, la transmission a toujours été un sujet. « Le secteur s’étant professionnalisé, on l’a investi fortement et a débordé naturellement sur l’accompagnement patrimonial de tous les dirigeants », livre-t-elle. Le développement de l’activité à l’international, les sujets de douanes et de TVA, la gestion des portefeuilles de marque sont par ailleurs autant d’axes de développement possibles sur ce secteur.

Nous avons investi sur l’accompagnement patrimonial des dirigeants dans le secteur viticole

SECTEURS DE COMPÉTENCE

« On a toujours été très présents dans les domaines de l’industrie, de la grande distribution, et de l’agroalimentaire », ajoute Christophe Puel, « on est un conseiller historique de ces secteurs ». Le cabinet conserve ses activités plutôt traditionnelles, telles que les marchés publics ou encore toute l’activité pénale historique, avec des contentieux administra- tifs ou commerciaux, « mais nous avons également renforcé d’autres expertises aussi stratégiques que variées : l’environnement, l’immobilier, la paie, la propriété intellectuelle, la fiscalité IT, etc. ».

La spécificité de Fidal est l’hyperspécialité en région, avec des expertises comme la douane ou la TVA pour des ETI ou PME un peu structurées, qui vont souvent chercher des cabinets parisiens : « Nous avons également une réelle expertise à l’international, très utile à toutes les sociétés qui ont des filiales à l’étranger, ou des filiales de groupe étranger et à toutes celles qui font de l’import-export (le secteur viticole toujours, les maisons de négoce, mais également le secteur de la sylviculture). On est capables en région de s’occuper de mobilité internationale, de salariés ou patrons expatriés », souligne Anne de Galzain.

S’OUVRIR AU GRAND PUBLIC

Le cabinet doit s’ouvrir au grand public : quelles sont les spécialités ? Qui sont les hommes et les femmes qui travaillent dans ce bâtiment ? « Nous prévoyons d’organiser à l’avenir des événements types « journées portes ouvertes », que ce soit en partenariat avec l’université, et notamment la Chaire de Droit des Affaires de l’Université de Bordeaux pour rencontrer les étudiants qui seront nos futurs collaborateurs, mais également avec des entreprises, proches de nous, dans tous les sens du terme. C’est ce qui donne du sens pour l’avenir ! »

Fidal a également lancé avec ses partenaires, Banque Populaire (BPACA), Adviso Partners, Aquiti Gestion et Kalane, le Cercle 1pacte, qui regroupe des ateliers de travail avec les entreprises qui se sentent concernées par l’évolution des problématiques sociétales et environnementales. « C’est un moyen de partager des sujets et des bonnes pratiques sur le bien commun avec ces cercles de réflexion qui peuvent devenir force de proposition. » Nous étudions également certains projets immobiliers : le site (datant de 1976) pourrait être totalement rénové par l’arrivée du tram : « On va s’adapter aux enjeux de demain. On pourrait même créer des zones de regroupement, de coworking ».

WAR ROOM

« Le marché du M&A (opérations de fusions-acquisitions, prises de participations) se porte globalement bien pour les avocats : il y a beaucoup d’activité, de cessions. Sont-elles dues à la lassitude par certains professionnels de la complexification du management de leur entreprise ? », s’interroge Anne de Galzain, qui remarque qu’en parallèle des entreprises n’ont pas trouvé de repreneurs : « On constate une recrudescence des dépôts de bilan », avec le début des remboursements des PGE et la fin des aides gouvernementales. Ces deux dernières années, des entreprises en difficulté avaient été largement soutenues par l’État.

« Le Covid a quand même maintenu en vie un certain nombre d’entreprises qui n’étaient pas viables. On a injecté des fonds, il va falloir les rembourser. » Le marché du M&A reste toutefois assez actif : des gens ont de l’argent et sont encore investisseurs.

« Sur des activités plus généralistes, on ressent une réelle tension. Avant, on avait le temps d’échanger ; aujourd’hui on a un véritable besoin de réponse immédiate de la part de nos clients. Tout est à très court terme, on règle les questions qui nous sont posées un peu dans l’urgence », regrette Christophe Puel, tout en martelant la réactivité du cabinet : « En cas d’urgence, on est capable de monter une War Room en l’espace de 20 minutes, en regroupant 5-6 spécialités. On fait ça régulièrement sur les gestions de crise, les accidents du travail, la responsabilité du dirigeant, les perquisitions… on peut, de par notre taille et les spécialités en présence ici à Bordeaux, permettre à nos clients de bien gérer toutes les situations, y compris bien entendu les situations d’urgence ! ».