Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

Nouvelle-Aquitaine – GRDF accélère sur le gaz vert

NOUVELLE-AQUITAINE · Les habitants ont une perception positive du gaz vert mais leurs connaissances sont à consolider selon le 2e baromètre sur l’usage et la perception du gaz vert. GRDF, gestionnaire du réseau de distribution, va continuer à faire de la pédagogie autour de cette énergie nouvelle vouée à se développer. La Région vise une autonomie sur le gaz vert en 2050.

GRDF, gaz vert

© GRDF

En première approche, 76 % des habitants de Gironde pensent que le gaz vert est une énergie d’avenir et 81 % se disent prêts à souscrire un contrat de fourniture « gaz vert ». Mais après explication, l’opinion positive sur le biométhane monte à 96 %, soit 20 points de plus que l’année dernière. Ce sont quelques-uns des chiffres qui ressortent du 2e baromètre de GRDF et GRTgaz mené auprès d’un millier d’habitants de Nouvelle-Aquitaine et publié fin 2023. « La connaissance du gaz vert gagne du terrain auprès du grand public », analyse Maïlys Huet, directrice territoriale GRDF Gironde et Lot, qui nuance malgré tout ses propos.

UN ENJEU DE SOUVERAINETÉ

« Près de la moitié des Girondins pensent qu’il est nécessaire de changer d’installation pour bénéficier du gaz vert. Or ce n’est pas le cas. Cela montre qu’il faut continuer à faire de la pédagogie autour de cette énergie, rappeler ses atouts, encore plus avec l’arrivée du tri à la source des biodéchets au 1er janvier 2024. » En tant que principal gestionnaire du réseau de distribution de gaz en France, GRDF rappelle que le gaz vert constitue une réponse à l’enjeu de souveraineté énergétique.

Nous sommes dans le cadre d’une économie circulaire avec des déchets organiques qui permettent de produire localement de l’énergie

« C’est un vrai projet de territoire. Nous sommes dans le cadre d’une économie circulaire avec des déchets organiques qui permettent de produire localement de l’énergie », insiste Maïlys Huet. La méthanisation permet également de produire un engrais naturel. Le digestat, résidu issu du processus, est utilisé par les agriculteurs pour fertiliser les sols. « Le gaz vert a des vertus environnementales, énergétiques, agroécologiques et économiques », résume-t-elle.

11 MÉTHANISEURS EN GIRONDE

Reste que la filière, qui n’a que dix ans d’existence, est encore jeune. En Gironde, le premier méthaniseur agricole à avoir injecté du biométhane dans le réseau ne date que de 2018 à Cestas. Le département en compte désormais 11 sur son territoire. « La part de gaz vert représente 4,3 % du gaz qui circule dans les réseaux », souligne Maïlys Huet qui précise que le bassin d’Arcachon en utilise déjà plus de 10 %. Mais l’ambition régionale est d’atteindre 30 % en 2030 et 100 % en 2050. Il s’agit donc d’accélérer.

En la matière, GRDF, qui au-delà de raccorder des méthaniseurs au réseau joue un rôle dans la fédération de la filière, est confiant. « La Nouvelle-Aquitaine est la région qui a le plus de potentiel de production de gaz vert du fait de sa forte identité agricole », souligne Maïlys Huet. Pour atteindre ces objectifs, d’autres procédés s’ajouteront à la méthanisation, filière la plus mature à ce stade. Et de citer notamment la pyrogazéification qui consistera à créer du gaz bas carbone à partir de déchets solides non valorisables aujourd’hui, en particulier le bois. Dans la région, le premier projet verra le jour à Limoges, mais des réflexions sont en cours en Gironde. En Nouvelle-Aquitaine, GRDF emploie 645 personnes, dont 120 en Gironde. Dans le département, 215 communes sont desservies en gaz par GRDF. ■