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Prix des produits alimentaires : la mise en garde de l’Aria Nouvelle-Aquitaine

L’inflation s’étant installée comme l’un des sujets de préoccupation majeure des consommateurs, des entreprises et des pouvoirs publics, le prix des produits alimentaires est l’objet de toutes les attentions. Alors que vont démarrer les négociations commerciales entre les industriels de l’agroalimentaire et les enseignes de la grande distribution, l’Aria Nouvelle-Aquitaine fait part de son inquiétude.

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« C’est un vrai dilemme. D’un côté, nos coûts de production explosent, de l’autre l’opinion publique attend des baisses de prix ». Stéphane Douence, président de l’Aria Nouvelle-Aquitaine (Association régionale des industries alimentaires), plante le décor alors que démarre la période annuelle de négociations commerciales entre les industriels transformateurs et les enseignes de la grande distribution. « On sera peut-être sur une tendance haussière , voire de la neutralité », annonce-t-il d’emblée. « En tout cas, nous ne reviendrons pas aux prix que l’on pouvait avoir en 2019-2020 parce que les marchés ont évolué ».

Flambée des prix des matières premières

L’association néo-aquitaine, qui représente 215 entreprises adhérentes,  attire l’attention sur la hausse « généralisée et historique » des coûts des matières premières industrielles (entre 40 et 60 % pour le verre, entre 20 et 40 % pour le carton, entre 50 et 100 % pour le gaz et l’électricité) ainsi que des matières premières alimentaires (sucre, beurre, viande de porc…).

Et d’insister sur la typologie du tissu industriel régional constitué à 90 % de TPE/PME.

« Il faut bien dissocier la multinationale d’une PME ou TPE. Les premières achètent sur des marchés « spot », les baisses et hausses de prix sont instantanées. Les PME n’ont pas les volumes suffisants pour aller acheter sur ces marchés. Et compte tenu des pénuries que l’on a subies ces derniers mois, on a eu tendance au stocker, voire sur-stocker. L’effet de baisse ne pourra pas arriver instantanément », avertit Stéphane Douence, parallèlement directeur général associé de la PME Vinaigrerie Générale,  basée en Dordogne.

En 2023, alors que la hausse moyenne demandée était de 15%, les industriels avaient obtenu 9%. « Cette différence, que l’on n’a pas récupéré et qui était nécessaire, subsiste ».

Relancer la consommation

Pourtant l’Aria est lucide sur une nécessaire baisse des prix « qui serait notre seul intérêt à tous » pour relancer une consommation en berne. « On est entre le marteau et l’enclume (…) On nous demande d’acheter plus cher (suite à la loi Egalim, N.D.L.R) et de revendre le moins cher possible », pointe Stéphane Douence.

De quoi déclencher son inquiétude pour les semaines à venir « sur les perspectives de ces négociations » puis pour les prochains mois. « J’alerte sur un séisme qui pourrait arriver au niveau des entreprises agroalimentaires. Sur nos 215 adhérents, une dizaine ont déjà tiré le rideau depuis 2022 », déplore-t-il.

J’alerte sur un séisme qui pourrait arriver dans les mois à venir au niveau des entreprises agroalimentaires

Un tissu fragilisé

Une crainte partagée par les entreprises du secteur : dans le baromètre sur la santé des entreprises réalisé par l’Aria Nouvelle-Aquitaine au mois de septembre dernier, si la grande majorité (70 %) des 33 répondants affichait un résultat net positif en 2021, elles n’étaient plus que 48% en 2022. Concernant la trésorerie, la moitié s’attendent à des difficultés pour 2023. Pour 57% d’entre elles, l’accès aux financements est jugé difficile voire très difficile. Et 65% des entreprises concernées ont du mal à rembourser leur PGE (11 entreprises sur les 17 concernées).

« En Nouvelle-Aquitaine, l’agroalimentaire représente 2 100 entreprises et plus de 31 000 emplois », fait valoir le président de l’Aria. Un écosystème capital pour l’ensemble de la filière qui regroupe les agriculteurs, les transformateurs et les distributeurs. « On a besoin des transformateurs car ils valorisent les produits agricoles du territoire. Aujourd’hui 70% des produits agricoles régionaux sont transformés en Nouvelle-Aquitaine », conclut-il.