« Avec une collecte de 1,2 million d’euros en 2023, le mécénat au sein du CHU de Bordeaux ne représente qu’une goutte d’eau par rapport au budget de l’hôpital, et pourtant c’est une goutte d’eau qui fait du bien ! », remarque Audrey Baradat, directrice du mécénat au sein du centre hospitalier universitaire.
Appareillage de pointe
À la Fondation Bergonié, qui finance la recherche et l’innovation pour le traitement du cancer en lien avec l’Institut du même nom, pas moins de 41 projets sont présentés sur le site. « Nous avons 3 thématiques », annonce Marina Mas Doutreloux, directrice de la fondation, « l’appareillage de pointe, les nouveaux médicaments et traitements et l’accompagnement du patient. » Parmi les projets innovants, PRONE (objectif de la levée de fonds : 100 000 €) est un nouveau système de radiothérapie contre la récidive du cancer du sein, ou encore X-Pulse, un système d’imagerie pour des mammographies en trois dimensions (objectif 140 000 €).
Mais les projets à financer peuvent être très différents, à l’instar du projet d’hypnose Hypno-AJA (objectif 50 000 €), pour accompagner les patients atteints de sarcomes, cancer des tissus mous et osseux : « Ces séances d’hypnose permettent aux patients de mieux supporter les séances de chimiothérapie. Ce cancer est très agressif, il touche particulièrement de jeunes patients et provoque de fortes douleurs. Ce projet pilote va nous permettre de détacher une infirmière qui va entièrement s’y consacrer ».
Améliorer le bien-être des patients
Au CHU de Bordeaux, les fonds récoltés sont alloués aux professionnels et aux patients. Comme l’explique Audrey Baradat : « Il y a 4 axes : améliorer le bien-être des personnes hospitalisées et faciliter l’accueil aux aidants, financer des projets d’innovation en santé, privilégier la qualité de vie au travail et enfin l’écologisation des pratiques et la RSE ». Les dons jouent un rôle primordial.
Parmi les projets actuels, on peut citer le réaménagement du jardin d’honneur de l’hôpital Saint-André (objectif 100 000 €), la création d’une école à l’hôpital des enfants (objectif 210 000 €) ou encore un programme d’unités durables qui vise à écologiser les pratiques du personnel (objectif 100 000 €). « On a réussi à créer une belle dynamique », se satisfait Audrey Baradat.
Faciliter l’accueil des aidants
Les projets à financer sont multiples et permettent aussi de créer du lien. C’est le cas de la future maison des Liens du Cœur. Cette association, 100 % intégrée au service pédiatrique des cardiopathies congénitales à l’hôpital Haut-Lévêque à Pessac, œuvre depuis 1994 pour accompagner les malades et leurs familles. Véritable lieu de vie, la Maison des familles aura vocation à faciliter le quotidien des parents et proches d’enfants hospitalisés.
La Maison, située sur le site de l’hôpital, dont le permis de construire vient d’être déposé, devrait être livrée fin 2025, début 2026. « La collecte de fonds, qui a fait l’objet de plusieurs campagnes et événements pour lever des fonds, a permis d’atteindre un tiers de l’objectif de 6 millions d’euros », commente le professeur Jean-Benoît Thambo, président de l’association et chef du service des cardiopathies congénitales. « Nous sommes à la recherche de prestataires et d’entreprises régionales partenaires du projet qui drainera toute la Nouvelle-Aquitaine. »
Le nerf de la guerre
La recherche d’entreprises est le nerf de la guerre ! « La conjoncture est un peu compliquée en ce moment, reconnaît Audrey Baradat. On sollicite des entreprises en lien avec les projets que l’on défend, mais certains mécènes viennent aussi spontanément vers nous. »
Un constat partagé par Marina Mas Doutreloux, pour qui il faut redoubler d’inventivité pour lever des fonds : « Normalement nous organisons un dîner de gala chaque année, mais ça a été bouleversé par le Covid. Alors, nous avons organisé des événements exceptionnels tels que des ventes privées pour une maison de luxe ou encore une campagne sur les réseaux sociaux avec des dons en ligne en faveur du projet hypnose ». Les dîners de gala sont toujours un moyen de récolter des fonds et trouver de nouveaux donateurs. Un dîner en faveur de la fondation Bergonié sera justement organisé lors du prochain salon BAD+, le 29 mai, au milieu des œuvres d’art. De son côté, le dîner organisé par les Liens du Cœur, en décembre dernier, réunissant 400 personnes a permis de lever 230 000 €. Le prochain devrait être organisé à la fin de l’année 2024.
Le mécénat permettra de financer la création d’une école à l’hôpital des enfants
La future Maison des Liens du Cœur devrait être livrée début 2026
Bernard Magrez soutient la Fondation Bergonié
Passionné par l’innovation, Bernard Magrez est un donateur fidèle de la Fondation Bergonié. Il a ainsi remis un chèque de 90 000 € le 6 mars dernier pour le financement d’un robot de chimiothérapie. « Avec une augmentation importante du nombre de traitements chaque année, le robot de chimiothérapie assure une centaine de préparations par jour », a estimé Barbara Portal-Canguilhem, pharmacien à l’institut Bergonié. « La pharmacie est aussi au cœur de l’innovation ».
David Bismuth à Smith Haut Lafitte pour la recherche médicale
Chaque année, Mécénart, association d’entreprises mécènes en faveur de l’art et de la culture, propose à l’un de ses artistes amis de donner un concert gratuitement en soutien à la Fondation pour la Recherche Médicale « FRM ». La FRM encourage et finance des projets de recherche sur différentes maladies : cancers, maladies cardiovasculaires, neurologiques, psychiatriques, infectieuses… Cette année c’est le pianiste David Bismuth qui va donner un concert le 29 mai au château Smith Haut Lafitte. Au programme des œuvres de Schubert, Mozart et d’autres compositeurs. La réservation des places (30 €) est disponible sur le site Hello Asso.
David Bismuth © DR
