Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Construction bas carbone : un allié en béton

Matériau 100 % naturel, le béton possède des caractéristiques de durabilité et des performances inégalables en matière de construction, mais une empreinte carbone montrée du doigt. Carrières, ciment, béton prêt à l’emploi… Les représentants de cette filière amont du BTP nous détaillent les efforts engagés pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

béton

© Shutterstock

« On avait les mains dans le béton, alors on n’a pas pensé à expliquer ce qu’on faisait pour améliorer notre empreinte carbone », convient Ann Soucaret, élue en mars par le Syndicat national du béton prêt à l’emploi (SNBPE) à la tête du collège BPE de la région Nouvelle-Aquitaine. Dirigeante du bétonnier indépendant charentais Garandeau, elle veut changer la connotation négative qui colle à ce matériau, en dépit de ses qualités et de ses origines 100 % naturelles.

Composé de matériaux minéraux contenus dans le sous-sol, dont 95 % de granulats (sables et graviers), de ciment (issu d’argile et de calcaire) et d’eau, le béton présente « des caractéristiques de performance et de durabilité incomparables, avec une durée de vie reconnue par la norme de 50 ans », indique Christophe Delhaye, délégué régional SNBPE NA. Et cela fait déjà longtemps que la filière œuvre pour réduire son empreinte carbone.

Le béton possède des caractéristiques de performance et de durabilité incomparables

EAUX DE RUISSELLEMENT

« Dans nos centrales, on ne jette rien, on recycle tout », commence Ann Soucaret. L’eau utilisée pour la fabrication du béton provient par exemple de la récupération des eaux de ruissellement. « Notre priorité est de ne pas utiliser l’eau du réseau », insiste-t-elle. Une pratique inscrite dans la conception même des centrales à béton, saluée par l’Agence de l’eau, « qui a conclu que nous étions d’excellents élèves en matière de gestion de l’eau », se targue Christophe Delhaye. « Nous menons également un combat contre le gaspillage de béton, pour que les quantités livrées soient au plus juste », poursuit Ann Soucaret, qui rappelle que 3 % des 41 millions de m3 de béton produits chaque année en France reviennent dans les centrales. Enfin, le béton lui-même est recyclable à l’infini « dans un cycle continu, puisque nous travaillons à la reconstruction de la ville sur elle-même », note Patrice Gazzarin, président de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNI-CEM) de Nouvelle-Aquitaine.

PÉNURIE LOCALE

Lafarge, béton

La résidence en béton bas carbone Combo, à Bordeaux © Lafarge

Alors, matériau idéal, le béton ? Pas tout à fait. Sa première faille se situe au niveau du transport. Des granulats tout d’abord, dont le transport génère 70 % de leur empreinte carbone. Les 400 millions de tonnes de sables et graviers utilisées chaque année en France sont en effet principalement acheminées par la route. « Et il faut savoir que leur coût double par tranche de 50 km de distance supplémentaire », précise Patrice Gazzarin de l’UNICEM NA. Malgré la nécessité économique et écologique de produire cette matière première au plus près des chantiers, « les carrières souffrent d’un problème d’acceptabilité par le grand public et les élus, qui débouche sur le rejet des dossiers de demande d’ouverture de sites industriels au plus près des bassins de consommation. Résultat : il devient difficile de satisfaire les besoins en granulats dans les territoires…

Annonces légales

Vos annonces légales au meilleur prix dans toute la France.

Je publie mon annonce légale