Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

La filière surf sur la bonne vague, entretien avec Jean-Louis Rodrigues d’Eurosima

L’industrie de la glisse, qui a rapidement redressé la barre à l’issue du premier confinement avec des ventes record sur les étés 2020 et 2021, veut désormais accélérer sa transition. Au programme : environnement, digital, RSE, formation… Tour d’horizon avec Jean-Louis Rodrigues, président d’Eurosima, l’association européenne des entreprises du secteur qui réunira son congrès annuel les 14 et 15 octobre à Hossegor.

JEAN-LOUIS RODRIGUES, président d’Eurosima

JEAN-LOUIS RODRIGUES, président d’Eurosima © Eurosima

Echos Judiciaires Girondins La filière des actions sports qui répond aux nouvelles attentes du public sur des activités au carrefour du sport, de la nature et du bien-être, a annoncé des ventes record en 2020. L’embellie s’est-elle prolongée en 2021 ?

Jean-Louis RODRIGUES : « Sur le littoral néo-aquitain, après le premier déconfinement, nous avons observé dès juin 2020, une poussée très forte de la fréquentation et une explosion généralisée des chiffres d’affaires entre 25 % et 30 %. D’abord, sur les produits liés au sport : les maillots de bain, les planches et les combinaisons de surf. Certaines marques de combinaisons ont connu des progressions jusqu’à 50 % et ne disposaient déjà plus de stocks à mi-juillet. Et la saison 2021, avec un démarrage rapide dès le printemps, a connu la même configuration que l’an dernier. La majorité des entreprises sont à nouveau sur des augmentations d’activité de 15 % à 20 %, avec des variations selon les types d’entreprise.

En effet, si un groupe qui génère 300 millions d’euros de chiffre d’affaires peut difficilement progresser de 20 %, les marques qui réalisaient entre 8 millions et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires sont très souvent aujourd’hui entre 12 millions et 15 millions d’euros. Des entreprises sur des secteurs très pointus sont passées en 18 mois de 4 millions ou 5 millions d’euros à 8 millions ou 9 millions d’euros de chiffre d’affaires. La crise sanitaire a néanmoins eu des impacts négatifs sur des entreprises qui disposaient de magasins en nom propre dans des villes désertées par les touristes comme Paris, Barcelone… »

 

EJG : Comment les entreprises du secteur ont-elles traversé les confinements ?

J.-L. R. : « Dès le premier confinement, nous avons procédé au niveau d’Eurosima à une veille auprès des entreprises confrontées à cette situation inédite. En lien avec les décideurs publics (communes, communautés de communes, Région, ministères, préfecture et sous-préfecture), nous nous sommes employés à rechercher les aides pour résoudre les problèmes de trésorerie, à négocier les loyers des magasins avec leur bailleur, à trouver avec les logisticiens des solutions pour stocker les livraisons reçues par les start-ups et qu’elles ne pouvaient plus écouler, à accompagner dans la mise en œuvre du télétravail, ou à centraliser les commandes de masques. Nous nous sommes particulièrement battus pour la réouverture des plages avec pour principal argument qu’elles font partie de l’écosystème touristique autant que du bien-être. »

surf

© DR

EJG : Avez-vous observé une progression de l’e-commerce pendant ces périodes ? La digitalisation des entreprises du secteur fait-elle l’objet d’aides dans le cadre du plan de relance ?

J.-L. R. : « Dès le premier confinement, le 17 mars 2020, toutes les ventes se sont arrêtées dans tous les pays européens, à l’exception de l’e-commerce. Il représentait entre 5 % et 6 % du chiffre d’affaires moyen avant la pandémie. La moyenne est aujourd’hui à 13 % à 14 % et devrait atteindre les 20 % à 25 % d’ici trois ans. La crise sanitaire a mis en exergue la nécessité d’accélérer la digitalisation des entreprises.

Et dans le cadre du plan de relance, nous avons accompagné sa mise en œuvre pour la majorité des entreprises. Nous avons, par exemple, travaillé dès septembre 2020 avec le groupe Oxbow, à Bordeaux, qui souhaitait amplifier son dispositif de vente en ligne, avec à la clé 300 000 euros d’aides de la Région Nouvelle-Aquitaine et de Bpi France. »

Le groupe Oxbow à Bordeaux a souhaité amplifier son dispositif de vente en ligne

EJG : D’autres enjeux pour les entreprises aujourd’hui en termes d’investissements ?

J.-L. R. : « Les dossiers qu’Eurosima a contribué à formaliser avec ses adhérents et suivis avec la Région dans le cadre du plan de relance portent aussi sur des investissements dans de nouveaux bureaux, de nouveaux entrepôts, le renouvellement des s…

Annonces légales

Vos annonces légales au meilleur prix dans toute la France.

Je publie mon annonce légale