Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Marina Mas, en plein cœur

LES PORTRAITS DE L’ÉTÉ - Après une première partie de carrière à l’étranger, Marina Mas a pris la direction de la fondation Bergonié. Depuis plus de 6 ans, elle se bat au quotidien afin trouver des mécènes pour aider à financer la lutte contre le cancer.

Marina Mas, fondation Bergonié

Marina Mas © Nathalie Vallez

Vraie Bordelaise – « Personne n’est parfait » plaisante-t-elle – Marina Mas a consacré la première partie de sa vie à construire sa carrière en donnant la priorité à sa famille. Elle réalise des études de commerce option finance : « une très bonne préparation pour être polyvalent », observe-t-elle. Puis elle débute sa carrière en pilotant la communication de la marque Sebago : « Une première expérience super sympa ». Elle apprécie tout particulièrement la partie sponsoring d’événements sportifs, elle qui pratique plusieurs sports par semaine.

Mariée avec celui qu’elle a rencontré encore adolescente, elle le suit au gré de sa carrière dans l’audit. Ils vivent quelques années à Melbourne, « le pays des gens heureux », puis 3 enfants plus tard, se retrouvent de nouveau à Bordeaux. Là, elle travaille pendant 15 ans dans un studio d’enregistrement de messages téléphoniques professionnels et assure la partie commerciale entre Bordeaux et Toulouse. Mais lorsque son fils aîné quitte le nid, c’est pour elle le déclic.

PETITE STRUCTURE

« J’avais envie de basculer dans le milieu philanthropique depuis un bon bout de temps », raconte-t-elle. Elle rencontre la première directrice de la fondation Bergonié (qui collecte des fonds auprès de mécènes afin de financer des travaux de recherche au sein de l’Institut du même nom), Claudine Matt. Elle décide de lui emboîter le pas ! « Je me suis demandé si j’étais légitime, j’ai sollicité un entretien. J’ai réalisé que l’école de commerce m’avait bien formée : contrôle de gestion, communication, marketing, on est préparé à beaucoup de choses. ». Car la Fondation Bergonié est une petite structure, employant seulement 2 temps partiels : elle a très peu de frais puisque toutes les charges passent en mécénat de compétences : « C’est du travail en plus », souffle Marina Mas, « c’est plus simple d’acheter une prestation ! ». Un modus operandi choisi par Josy Reiffers, le créateur de la fondation. « Ça a du sens de savoir que les fonds récoltés vont à la recherche et non pour les frais de fonctionnement. » Mais son mi-temps ne signifie pas grand-chose pour elle qui est totalement investie à sa cause : « Cette mission de levée de fonds, c’est un métier de communication, de relationnel. J’invite des gens chez moi pour fédérer des mécènes ».

DÉPLACER DES MONTAGNES

Pour autant, et même si la santé est la cause la plus fédératrice, sa tâche demeure difficile : « Les gens croient que c’est glamour mais c’est loin d’être le cas ». Son engagement est couronné de succès : « Même si on est une micro-équipe, on a levé 1,8 million d’euros en 2022 », se félicite-t-elle. Elle insiste également sur les projets de grande ampleur menés à Bergonié tels que « des appareillages de pointe, des nouvelles thérapeutiques ou des programmes d’accompagnement du patient ». Et même si elle regrette l’accueil parfois très dur que lui réservent certaines personnes qu’elle sollicite, elle ne perd pas le cap : « Quand je vois de jeunes malades, je sais que je peux déplacer des montagnes ».

À MOTS DÉCOUVERTS

Cet été, cap sur…
« La Grèce ! L’eau transparente et les marches. On est des randonneurs ! »

On trouve quoi dans votre valise ?
« Beaucoup de bouquins au grand dam de mon mari qui préfèrerait que je prenne une liseuse. Mais après on échange ! »

Votre lecture de l’été :
« Je vais relire Siddartha de Hermann Hesse, c’est un peu bouddhiste. J’aime autant lire du Maupassant que de l’actualité littéraire. On m’a conseillé également Le Voyant de Jérôme Garcin qui est l’histoire de Jacques Lusseyran. Le cinéma et la lecture sont mes deux grands plaisirs. »

Le tube à écouter :
« ABBA parce que j’adore, Cat Stevens. Et cet été j’ai été ravie d’aller écouter Norah Jones à Jazz in Marciac. »

Votre cocktail signature ?
« Un vin blanc ou un retsina, c’est un vin blanc grec. »

Le meilleur endroit pour le siroter :
« Dans une petite crique au bord de l’eau. »

Votre meilleur spot girondin :
« Courir avec les couleurs du petit matin entre les plages de l’Horizon et du Mirador au Cap-Ferret. »

Un projet pour la rentrée ?
« Préparer la prochaine opération d’octobre rose : Laure Babin, de la marque Zèta Shoes, va nous créer une tennis rose. On a d’autres projets, c’est le seul moment où l’on parle de la lutte contre le cancer avec enthousiasme. »