Le 17 juin, dans un auditorium clairsemé pour cause de restrictions sanitaires, la direction de l’Opéra de Bordeaux est venue présenter le programme de sa nouvelle saison pour 2021-2022. C’est la dernière de Marc Minkowski, arrivé en 2016, dont nombre d’observateurs reconnaissent que le rayonnement artistique de la maison bordelaise sort renforcé de sa direction.
LYRIQUE
La saison démarre en fanfare avec Robert le Diable, premier chef-d’œuvre romantique de Meyerbeer dans le grand opéra à la française. Le triomphe de ce « chef-d’œuvre » (Frédéric Chopin dixit) eut une influence considérable sur l’évolution de l’opéra. Les grandes basses chantantes du XIXe siècle, les Boris Godounov de Moussorgsky, Philippe II de Verdi, Wotan de Wagner ou Méphisto de Gounod procèdent directement de celle de Robert le Diable. L’œuvre a régné sur son siècle et se retrouve dans la littérature (voir, par exemple, le chapitre 53 du Monte Cristo de Dumas ou le début de Tartarin de Tarascon de Daudet). S’il a disparu du répertoire, c’est en grande partie dû à ceux qu’il a inspirés, notamment Wagner, qui entretint une étrange relation d’appropriation/répulsion avec sa musique. L’atmosphère, comme toujours chez Meyerbeer, y est variée, du bouffe au romantisme amoureux, de la chevalerie à l’effroi surnaturel de la grande scène de l’invocation des nonnes dans le monastère maudit.
L’opéra Robert le diable sera donné en version concert et fera l’objet d’un enregistrement
Robert le Diable exige une distribution de haut niveau, défi que relèveront sans nul doute les interprètes retenus : le belcantiste américain John O…