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Philippe Caïs : Un peu de Bordeaux sur Mars

Tous les yeux sont tournés vers Perseverance. Ce petit robot de 3 mètres de long, 2,7 mètres de large, 2,2 mètres de haut, et pesant 1 tonne se balade à un peu plus de 300 millions de kilomètres de la Terre, à la recherche de traces de vie sur Mars. Parmi les centaines de personnes qui travaillent sur cette mission de la NASA, Philippe Caïs, ingénieur de recherche CNRS au Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux, chef de projet de la partie française de « l’œil » du rover. Il nous détaille son rôle ainsi que les autres contributions bordelaises à ce projet hors normes.

perseverance mars bordeaux Philippe Cais

© D. R.

Le projet est colossal, ses ambitions, monumentales. Initié par la NASA, l’agence spatiale américaine, pour un coût global de 2,5 milliards de dollars, le programme Mars 2020 mobilise plusieurs centaines de scientifiques, ingénieurs et industriels aux États-Unis et en Europe. Ils ont travaillé ensemble pour concevoir, fabriquer et désormais opérer les 7 instruments du rover Perseverance, qui a parcouru plus de 470 millions de kilomètres pendant 7 mois afin de se poser sur la planète Mars. Récoltant sur l’astre gelé des informations sur notre système solaire, datant d’il y a 3,5 milliards d’années, la mission est à la recherche de preuves de l’existence d’une vie sur une autre planète ou du moins d’un faisceau de présomptions. Lancé en 2013 par un appel d’offres de la NASA, le projet reçoit la candidature de 85 équipes internationales. Parmi les 7 retenues, seulement 3 sont extra-américaines : la station météo espagnole, le radar de sous-surface norvégien, et puis il y a SuperCam, « l’œil » de Perseverance, instrument né d’une collaboration franco-américaine (avec une contribution espagnole), pilotée par le laboratoire américain de Los Alamos, au Nouveau-Mexique.

perseverance mars bordeaux Philippe Cais

© Atelier Gallien / Echos Judiciaires Girondins

BUDGET DE 40 MILLIONS D’EUROS

Représentant un budget de 40 millions d’euros, financés par les porteurs du projet (Cnes, CNRS, Universités), la partie française de SuperCam, située dans le mât du rover et appelée « Mast Unit », implique 7 laboratoires tricolores et près de 300 personnes (scientifiques, ingénieurs et industriels).

Tout cela sous la supervision du Centre national d’études spatiales (Cnes) de Toulouse et de deux hommes : l’astrophysicien toulousain Sylvestre Maurice, directeur scientifique du projet, et l’ingénieur de recherche au CNRS bordelais Philippe Caïs, « chef de projet responsable de la fabrication, des performances et de la livraison de l’instrument », et donc « des équipes d’ingénieurs associées au programme », nous explique-t-il. Détaché à l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP) de Toulouse durant toute la durée de fabrication et d’assemblage de Mast Unit, livré à la NASA en juin 2019, Philippe Caïs est de retour au Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux (LAB) où il travaille depuis une vingtaine d’années, depuis l’atterrissage réussi de Perseverance sur Mars, le 18 février 2021. « Les scientifiques français avaient défini en amont ce dont ils avaient besoin, j’ai piloté l’équipe d’ingénieurs qui a construit cet instrument », précise-t-il.

« Les scientifiques français ont défini en amont ce dont ils avaient besoin, j’ai piloté l’équipe d’ingénieurs qui a construit cet instrument » Philippe Caïs

200 000 TIRS DE LASER

Philippe Caïs

Philippe Caïs © Atelier Gallien / Echos Judiciaires Girondins

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