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Vins de Bordeaux : des défis à relever

2020 aura été une « annus horribilis » pour les Vins de Bordeaux avec un recul de 5 % en volume et une baisse de 12 % du chiffre d’affaires. Avec la suspension de la taxe Trump par l’administration Biden, il y a des raisons d’espérer mais aussi des défis à relever pour la filière.

grappes vin sulfite Bordeaux

© D. R.

Jamais 2 sans 3. 2020 devait être l’année du renouveau pour le vignoble bordelais après deux piètres campagnes de ventes en 2018 et 2019. Mais les chiffres publiés par le CIVB et la FEVS nous indiquent que 2020 aura été une « annus horribilis ». Sur les 5 millions d’hectolitres produits, seuls 3,9 ont trouvé preneurs en France et à l’étranger, contraignant les producteurs à distiller 10 % environ de leur production pour réduire les stocks. Au total, les ventes reculent de 5 % en volume et le chiffre d’affaires de la filière, qui compte plus de 55 000 emplois directs en Gironde, chute de 12 % par rapport à 2019. Début 2020, le prix du Bordeaux générique vendu en vrac est passé sous la barre d’un euro le litre. Et les statistiques de la SAFER soulignent le grand écart entre l’évolution du prix à l’hectare des appellations les plus prestigieuses et celle d’appellations plus modestes. Si je voulais voir le verre à moitié plein, je pourrais signaler que les vins de Bordeaux s’en sortent quand même mieux que le champagne et le cognac dont les ventes à l’export ont chuté en valeur de plus de 20 %. Je pourrais avancer que le contexte a été extrêmement défavorable. La crise sanitaire a détourné les Français des supermarchés. Or, c’est dans le réseau de la grande distribution que les vins de Bordeaux se vendent le plus. Les confinements, ici et ailleurs, se sont notamment traduits par la fermeture des bars et des restaurants privant la filière d’une autre source importante de revenus. Les avions sont restés cloués au sol et les touristes étrangers ont déserté l’hexagone privant les producteurs d’une source de revenus. Je pourrais également arguer que la guerre commerciale enclenchée par Donald Trump, avec l’imposition de la taxe « Airbus », a eu pour effet de réduire mécaniquement les ventes en valeur sur le premier marché d’exportations.

Aujourd’hui, environ 25 % des viticulteurs ont plus de 65 ans et l’opportunité de produire moins est à saisir

Je pourrais également invoquer la crise politique à Hong Kong, plaque tournante des grands crus en Asie, comme facteur explicatif. Je pourrais encore signaler que le Mouton Rotschild 2018 est le meilleur v…

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