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Bordeaux : L’IA au coeur de l’université de rentrée des avocats

À l'occasion de leur université de rentrée, organisée par l'EDA Aliénor, les avocats se sont interrogés sur l’irruption de l’intelligence artificielle dans leur pratique. Experts et praticiens ont débattu des risques et des opportunités d’une révolution déjà en marche. 

Christiane Féral-Schuhl, ancienne bâtonnière du barreau de Paris et ancienne présidente du CNB © DR

C’est une préoccupation majeure pour les professionnels. « Avocats et intelligence artificielle : les chemins de l’inconnu » était le thème central de l’université de rentrée des avocats qui s’est tenue à Lège-Cap-Ferret, les 29 et 30 août derniers. Alors que la première journée était consacrée aux actualités en matière de droit, les conférences du samedi matin ont questionné les usages de l’intelligence artificielle pour la profession.

Pour débuter la matinée, Flavien Chervet, expert en IA, conférencier et entrepreneur, a abordé les dimensions philosophique, artistique et géopolitique de l’IA. Revenant sur l’évolution des trois dernières années, il a présenté différentes formes de modèles. Il a ensuite dispensé quelques conseils pour prompter efficacement. Revenant sur l’actualité, « les métiers comme les vôtres vont être très impactés, a-t-il conclu, et vont connaître des évolutions radicales ».

Justice prédictive

« L’IA peut-elle remplacer l’humain et donc l’avocat ? », a, de son côté interrogé Christiane Féral-Schuhl, ancienne bâtonnière du barreau de Paris et ancienne présidente du CNB. S’appuyant sur plusieurs cas, l’avocate a montré à la fois les limites et les dangers de l’IA. Elle a présenté l’article 22 du RGPD (règlement général de protection des données) qui interdit que des décisions soient prises sur la seule base de consultations dématérialisées. « Pour autant, la justice prédictive et algorithmique s’invite dans nos salles d’audience », a-t-elle observé, soulignant que l’IA peut influencer des décisions.

Mais c’est une opportunité pour les avocats et les magistrats car elle peut les décharger dans certaines tâches chronophages. L’IA peut aussi rendre la justice plus efficace dans certains cas, a expliqué Christiane Féral-Schuhl, prenant l’exemple de l’expérimentation du logiciel Albert pour les besoins du parquet général de la cour d’appel de Paris. Enfin, l’avocate a terminé sa présentation par une série de préconisations pour une meilleure utilisation de l’intelligence artificielle.