Échos Judiciaires Girondins : Vous êtes né à Versailles, et vous avez grandi en région parisienne. Comment vous est venu le goût de la mer ?
Yves Parlier : « J’ai toujours aimé la nature, les grands espaces. Ces espaces qu’on mérite, soit physiquement, soit avec un peu de technique. Et à l’âge de 12 ans, j’ai lu un livre de voile – le premier livre de ma vie -, l’histoire de deux garçons partis autour du monde sur un bateau, le Damien. Je me suis dit « c’est ça que j’ai envie de faire ». À partir de là, j’ai mis beaucoup d’efforts et de passion dans ce rêve qui est devenu réalité. La région parisienne, c’était plutôt un bonus par rapport à si j’étais né sur un bateau, car je pense que rêver plus que pratiquer a énormément renforcé ma passion. Cette période où j’étais dans ma chambre et où je rêvais d’être dans les tempêtes m’a toujours beaucoup aidé. »
EJG : Comment vivez-vous le confinement lié au coronavirus ?
Y. P. : « Je pense bien sûr aux gens qui sont atteints de la maladie. Mais ce confinement, pour moi, c’est un grand bonheur. Tout est extrêmement calme, il y a beaucoup de sérénité. J’ai réattaqué tout un tas de choses que je n’ai pas le temps de faire en temps normal. Je prends aussi du recul sur toutes mes activités. »
EJG : Comment vous-êtes vous spécialisé dans l’innovation nautique ?
Y. P. : « J’ai démarré ma passion par les voiliers. J’ai commencé à construire des kayaks, des planches à voile, puis j’ai participé adolescent à des constructions amateures de bateaux. Comme la voile me paraissait difficile, n’étant pas au bord de l’eau, j’ai commencé par des études techniques. J’ai débarqué à Bordeaux pour faire un DEST (Diplôme d’études supérieures techniques, NDLR) matériaux composites. Pour mon projet de fin d’études, j’ai conçu un bateau extrêmement innovant pour l’époque. Et à la fin de mon diplôme, je me suis lancé dans sa construction. Il embarquait des technologies totalement révolutionnaires, quasiment que des premières mondiales, comme un mât en carbone. Avec ce bateau, j’ai gagné la Mini Transat 6.50 en 1985. »
EJG : Combien avez-vous eu de bateaux ?
Y. P. : « J’ai eu 6 bateaux, dont 3 que j’ai construits et qui étaient des modèles d’innovation. »
EJG : Quel était l’objectif premier de ces innovations ?
Y. P. : « Sur toute la première partie de ma carrière, je faisais de la compétition, donc mon objectif, c’était d’arriver le plus rapidement p…