La communication en temps de crise
Rassurer ! C’est souvent l’objet de la communication en temps de crise ou post-crise, l’idée étant, comme on le dit souvent, que la croissance est d’abord une question de confiance. Le risque est néanmoins de passer sous silence une réalité plus contrariante contre laquelle il vaudrait mieux s’armer le plus tôt possible pour éviter qu’elle ne prenne trop ses marques et ne nuise aux efforts par ailleurs mis en œuvre pour construire l’après crise. À ce titre, on regrette que la communication des prévisionnistes passe sous silence l’importance des effets d’acquis dans le chiffrage de prévisions, en apparence très optimistes.
Car, ceux-ci, nous l’avons déjà mentionné, sont exceptionnels, proportionnels au rattrapage déjà effectué au second semestre 2020. Le PIB mondial a, par exemple, terminé l’année dernière sur des niveaux supérieurs de 4,2 % à sa moyenne de 2020. Il suffirait donc qu’il se stabilise à ce niveau tout au long de 2021, ce qui correspondrait à une croissance nulle, pour ressortir en hausse de 4,2 % en moyenne. C’est, en moyenne, en effet que sont émises la plupart des projections de croissance, lesquelles sont rarement assorties de leur équivalent en variations en fin d’année sur quatre trimestres, comme le fait, par exemple la Fed. Or ces moyennes sont largement sujettes aux biais statistiques ainsi que le décrivent les acquis très variables d’une économie à l’autre, fonction principalement, non pas d’écarts exceptionnels dans le processus de rattrapage, mais davantage de son moment, plus ou moins avancé courant 2020.
Dit autrement, la forte croissance sur laquelle la plupart des économistes communiquent n’est pas à venir mais essentiellement passée à l’exception principalement du cas américain pour lequel le plan Biden permet d’anti…