Échos Judiciaires Girondins : Vous êtes à l’origine du projet de recherche scientifique Rhoban, à partir duquel s’est fortement développée la filière robotique à Bordeaux. De quoi s’agit-il ?
Olivier Ly : « Hugo Gimbert (CNRS) et moi avons monté l’équipe Rhoban au sein du LaBRI (Laboratoire bordelais de recherche en informatique) en 2010, avec l’objectif de participer à la RoboCup. Il y avait à l’époque très peu d’activités robotiques sur le campus bordelais, elles étaient éparses et relevaient plutôt de l’automatique au laboratoire de l’Intégration du matériau au système (IMS). Avec Rhoban, nous avons commencé à développer des robots de farming (robotique agricole), des robots footballeurs pour la RoboCup et des robots éducatifs. La robotique étant une recherche très appliquée, nous avons toujours eu des projets avec des entreprises. C’est ainsi que nous nous sommes liés avec Marco Calcamuggi, qui a cofondé, avec Denis Lapoire, le cluster Aquitaine Robotics, pour fédérer la filière. Nous avons aussi beaucoup travaillé avec l’entreprise bordelaise Génération Robots, créée par Jérôme Laplace, qui vendait notamment des robots éducatifs. L’équipe Rhoban sert souvent de porte-drapeau, parce que nous sommes visibles. Mais il y a beaucoup d’autres initiatives dans la robotique sur le territoire. »
La robotique étant une recherche très appliquée, nous avons toujours eu des projets avec des entreprises
EJG : Quatre fois championne du monde à la Robocup, l’équipe Rhoban a essaimé, ses membres étant impliqués dans d’autres équipes à Bordeaux, comme celle du Catie ou des étudiants de l’INP. Les équipes juniors se sont également fortement développées…
O. L. : « Le pan éducatif a énormément contribué au rayonnement de la robotique à Bordeaux. Lorsqu’on a voulu se présenter pour accueillir la Robocup il y a un peu plus de 6 ans, l’obstacle principal était qu’il n’y avait pas d’équipe junior. Or la Robocup junior, qui prévoit des épreuves dédiées aux collégiens et lycéens, est un volet très important, c’était donc rédhibitoire pour la Fédération internationale. Alors avec le rectorat de Bordeaux et la Ligue de l’enseignement, nous avons mené un très important travail de développement et aujourd’hui, il y a environ 400 équipes juniors en France, dans 8 académies. Tout cela a nécessité le recrutement de professeurs, leur formation, l’organisation à Bordeaux de compétitions locales académiques (les « Robots Makers day ») et d’une Coupe de France. Nous y avons contribué car nous fabriquons des robots éducatifs. Et c’est l’un des membres de Rhoban, Julien Allali, qui est a…