LA 5G C’EST QUOI ?
Le terme 5G fait référence à la cinquième génération des communications mobiles terrestres.
Il n’y a pas de consensus sur sa définition, mais on peut dire qu’elle se distingue des générations précédentes à quatre niveaux. La 5G se distingue de la 4G par un débit environ 10 fois plus rapide : elle permet donc de télécharger plus vite, d’avoir des images de meilleure définition… Cela constitue un saut important qu’on n’avait pas constaté de la 3G à la 4G. La 5G repose sur la convergence des technologies de communication et des réseaux, pour les rendre interopérables les uns avec les autres : avec la 5G, on sera en mesure de se connecter à n’importe quel réseau pour faire passer l’information. Avec la 4G, on ne pouvait pas communiquer sans capter la 4G. La 5G augmente largement le niveau de saturation : elle permet une densité d’objets connectés et de communications au mètre carré bien plus importante. Cela s’explique par le fait que jusqu’ici, un téléphone portable communiquait en envoyant des ondes électromagnétiques en demi-sphère dans toutes les directions de l’espace, dans une bande de fréquence donnée, limitée en capacité. Avec la 5G, on envoie les informations en générant des faisceaux d’ondes électromagnétiques hyper étroits, à l’instar d’un faisceau laser, à des fréquences beaucoup plus hautes. La 5G divise par 10 la latence de la communication (le temps entre le moment où on donne un ordre et le moment où il s’exécute) qui tend vers la milliseconde.
Echos Judiciaires Girondins : Les capacités décuplées de la 5G constituent un saut technologique important. Quelles en sont les applications possibles ?
Guillaume Ferré : « Les applications qui sont citées aujourd’hui pour motiver l’arrivée de la 5G sont la voiture totalement autonome ou la télémédecine. Par exemple, un chirurgien pourra effectuer une opération à cœur ouvert à des milliers de kilomètres à l’aide d’un joystick. Dans ce cas, le réseau doit faire la même chose que lui au moment où il le fait. On peut aussi imaginer le pilotage, à distance et simultanément, de dizaines de moissonneuses-batteuses ou de drones. La 5G englobe tout le phénomène de l’Internet des objets (IoT). Du côté des entreprises, la 5G peut servir de socle technologique à l’industrie du futur ou l’industrie 4.0, au concept de jumeau numérique… »
EJG : Cela ne semble pas si révolutionnaire…
F. : « Des détracteurs de la 5G disent que finalement, elle va juste permettre de télécharger un film porno dans l’ascenseur ! Mais la réduction de la latence touche des applications qu’on n’a pas encore imaginées. Je vois la 5G comme une opportunité : on met dans la main des gens un outil, à eux d’inventer le monde de demain. La limite de ce que vous allez pouvoir produire, c’est la limite de ce que vous allez pouvoir imaginer. »
EJG : D’après le ministère de l’Économie, les capacités de la 5G ne seront pleinement atteintes que d’ici 2023. Comment l’explique-t-on ?
F. : « Depuis l’avènement du numérique dans les communications mobiles (à partir de la 2G), chaque génération qui est déployée ne l’est jamais au maximum de ses capacités telles qu’elles ont été pensées par les chercheurs. On met d’abord en place la version 0, puis on la fait évoluer. La 3G ou la 4G qu’on a connu au début ne sont pas celles qu’on connaît aujourd’hui. Ce sera pareil pour la 5G (dont les premiers forfaits devraient être disponibles fin 2020, NDLR). C’est lié selon moi à la stratégie commerciale des opérateurs de télécoms qui, même s’ils ont la capacité de donner la technologie, cherchent à ce que leurs réseaux précédents soient déjà bien amortis avant d’en déployer un nouveau. A contrario, si cela devient la volonté d’un État, qui établit que dans l’année il faut dé…