Elle est une habituée des compléments alimentaires mais n’est pas la seule, « 75 % des femmes en consomment » avance Mathilde Bouchet, 37 ans. Mais de là à créer une entreprise sur le sujet, elle n’y pensait pas. Diplômée d’une école de commerce à Clermont-Ferrand, elle a travaillé pendant dix ans dans les achats dans le textile, chez Etam et Lacoste.
Puis il y a eu un déclic : « un enfant, le Covid, le départ de Paris et un conjoint qui se met au trail ». Si elle avait toujours eu envie d’entreprendre avec un papa entrepreneur, elle connaissait aussi les travers d’un tel parcours. Encore fallait-il donc être bien entourée et avoir la bonne idée.
Se démarquer
L’idée, elle l’a puisée dans son histoire personnelle. « Je suis née avec un seul rein. J’ai donc toujours été extrêmement vigilante à mon hydratation. » Mais elle comprend aussi qu’au-delà de son cas personnel, « c’est un vrai sujet pour toutes les femmes. La déshydratation provoque des maux de tête, des cystites à répétition, des troubles digestifs et assèche la peau. Ce n’est pas grave, mais ça gâche le quotidien », explique Mathilde Bouchet qui commence à réfléchir à un projet autour de cette problématique en 2021 et démissionne pour créer son entreprise en octobre 2022. Elle se forme en nutrition à l’hôpital Bichat à Paris et s’entoure d’experts français, laboratoires, pharmaciens et médecins, pour développer une formule d’hydratation dédiée aux femmes.
Cibler
C’est après un an et demi de R&D, qu’elle lance, en septembre 2024, la commercialisation de ses sticks de réhydratation à diluer dans l’eau, « sans goût chimique ni agents effervescents », précise Mathilde Bouchet qui voulait trouver un juste milieu entre les solutions chimiques et médicamenteuses. La formule de Bonne Dose combine vitamines, « notamment la B6 pour l’équilibre hormonal », et électrolytes, à savoir les minéraux que sont le potassium, le magnésium, le calcium, le zinc et le sodium. « Les électrolytes permettent au corps d’absorber plus rapidement et efficacement l’eau tout en contribuant à la récupération musculaire, à la réduction de la fatigue et à la lutte contre le stress des cellules », explique Mathilde Bouchet qui cible prioritairement les femmes sportives, ménopausées et actives. « Il ne s’agit pas de remplacer l’eau, mais de rééquilibrer quand on fait du sport ou qu’il fait très chaud et que l’on perd des sels minéraux. » Le tout est conçu et fabriqué en France dans un laboratoire toulousain spécialisé en compléments alimentaires.

Mathilde Bouchet a déjà en tête une seconde version de son produit ainsi qu’une nouvelle formule dont elle garde le secret. © D.R.
Accélérer
Mais elle le sait, le temps est compté avant que de gros acteurs ne s’emparent de l’idée, comme cela a été le cas avec les solutions sous forme de pastilles. « Le sujet est donc d’accélérer », assure Mathilde Bouchet qui a déjà en tête une version deux de son produit ainsi qu’une nouvelle formule dont elle garde le secret tout en affichant ses ambitions : « devenir la spécialiste des boissons fonctionnelles pour les femmes », au-delà de la réhydratation. « Il faut avoir un temps d’avance par rapport aux concurrents et aux gros laboratoires. »
Mathilde Bouchet travaille donc actuellement à une levée de fonds pour début 2026 et recherche une associée. « Si c’était à refaire, je ne me serais pas lancée seule », reconnaît-elle. Elle serait aussi rentrée plus rapidement dans un incubateur. Installée dans les locaux de Bordeaux Technowest au Bouscat depuis janvier 2025, elle déploie désormais sa stratégie de l’escargot avec, pour commencer, une distribution locale avant de s’étendre, au-delà même de la France. En juillet, elle était présente dans cinquante points de vente, majoritairement en pharmacie. Elle vise le cap des 200 à l’été 2026.
Après avoir fait le choix d’intégrer les Citronnées, en 2024, un réseau de femmes entrepreneures à Bordeaux, elle a été récemment distinguée au niveau national parmi les « 101 Femmes de Matignon », un concours lancé par le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes pour inciter les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat.
Mathilde Bouchet travaille à une levée de fonds pour début 2026 et recherche une associée