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Architectes, les nouveaux enjeux de la profession

Comme bien d’autres métiers, la profession d’architecte évolue. D’ici 5 ans, toute une génération va quitter la profession et les nouveaux diplômés ont d’autres attentes. Nouveaux outils plus collaboratifs, prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux, envie de gommer les lignes, la nouvelle génération est à la recherche de nouveaux outils techniques, d’expression et de construction. Mais, au carrefour de ces nouveaux enjeux, de la création artistique et des contraintes économiques, la profession doit composer.

Virginie Gravière, présidente du Conseil régional de l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine

Virginie Gravière, présidente du Conseil régional de l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine © Atelier Gallien - Echos Judiciaires Girondins

Plus que jamais, la reconnaissance de tous les architectes est devenue un enjeu stratégique, presque consubstantiel pour la profession. « La reconnaissance, pour beaucoup, va souvent à celui qui construit, qui fait de la maîtrise d’œuvre classique », regrette Virginie Gravière, présidente du Conseil régional de l ’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, peut prétendre au titre d’architecte celui qui est diplômé et qui a l’habilitation HMO-NP (habilitation à l’exercice de la maîtrise d’œuvre en son nom propre). « Notre Conseil travaille sur la reconnaissance de tous les diplômés », poursuit-t-elle, « qui ne sont pas HMO, mais qui ont choisi de faire autre chose, enseignant, photographe d’architecture, assistant maîtrise d’ouvrage, au sein de collectif administratif… tout un panel qui œuvre au quotidien pour la reconnaissance de l’architecture mais qui n’est pas reconnu comme tel. »

UN VRAI MALAISE

« Ça crée des divisions au sein de la profession », renchérit Matthieu de Marien, vice-président de l’Ordre régional « et au final un vrai malaise. » En témoignent les réponses au sondage soumis par l’Ordre « pour apporter de la matière auprès du ministère qui a lancé un observatoire sur la profession ». Sur les 915 retours, dont 80 % ont entre 20 et 40 ans, la grande majorité a exprimé ce besoin de reconnaissance. Ce travail de longue haleine est repris de mandat en mandat. En effet, quand on considère que chaque année, 2 000 jeunes sont diplômés, 1 000 passent la maîtrise d’œuvre (HMO) et seulement 350 s’inscrivent à l’Ordre. « On a un panel de personnes qui ne le font pas, on essaie de comprendre pourquoi ? Il y a tous ces titulaires (18 000 depuis 2005) qui ne sont pas reconnus », estime Virginie Gravière.

LA PROFESSION S’EST FÉMINISÉE

La profession s’est également beaucoup féminisée « Mais entre celles qui rentrent et celles qui portent le titre, il y a beaucoup de pertes », ajoute la présidente.

« Beaucoup de femmes restent salariées ou font autre chose. Cette reconnaissance c’est aussi pour elles. » Engagé, à l’instar de l’Ordre des pays de la Loire, dans cette revendication, ce travail se fait en collaboration avec le Conseil National, et la Nouvelle-Aquitaine se porte volontaire pour être région pilote, en travaillant avec les autres acteurs : l’École d’Architecture, les syndicats… « On veut y participer d’une manière ou de l’autre. » Pour capter les jeunes diplômés, « tous devraient porter le titre d’architecte, avec des catégories, ce serait un vrai atout pour la profession », abonde Matthieu de Marien, « il faut travailler aussi sur la plus-value » : une cotisation moins chère et des propositions de services : juridique, participation à des groupes de travail, etc.

VIRGINIE GRAVIÈRE EN BREF

Diplômée de l’école d’architecture de Bordeaux en 1997, Virginie Gravière est originaire de Charente-Maritime, a vécu dans les Deux-Sèvres. D’abord salariée pendant 3 ans dans l’agence d’Éric Wirth, ancien président de l’Ordre, elle s’est associée avec Olivier Martin en 2003, avec lequel elle a créé l’agence A-GraM…

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