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Arkhênum : les gardiens du patrimoine

BORDEAUX. Le leader français de la préservation et de la numérisation du patrimoine fête ses 25 ans avec son intégration au programme France 2030. Son directeur général Laurent Onainty revient sur l'histoire de l'entreprise et dévoile ses axes de développement, en lien avec son intégration au groupe Mobilitas, qui souhaite propulser l'activité d'Arkhênum à l'international.

Arkhenum, Bordeaux, Laurent Onainty

Laurent Onainty, directeur général d'Arkhênum © Louis Piquemil - Echos Judiciaires Girondins

L’histoire d’Arkhênum est intimement liée à celle du patrimoine culturel mondial. Créée en 1999 par deux anciens commerciaux de chez Xerox, Patrick Beauchet-Filleau et Christian Chabrier, qui ont acquis le premier prototype de scanner de documents anciens d’un autre fleuron girondin, i2S, pour proposer une prestation de service aux établissements patrimoniaux, Arkhênum fête en 2024 ses 25 ans à la place de leader français de la préservation et de la numérisation du patrimoine écrit.

L’entreprise, qui vient d’être intégrée au programme France 2030, y est parvenue grâce à sa stratégie de diversification. D’abord concentrée sur la numérisation hautement patrimoniale, soit les documents les plus anciens et précieux, comme la Bible de Gutenberg, les Essais de Montaigne, les manuscrits du Mont-Saint-Michel, mais aussi ceux des bibliothèques de fonds d’État ou les registres d’état civil, Arkhênum s’est ensuite tournée vers les documents du XIXe siècle. « Les documents très anciens sont arrivés jusqu’à nous, perdurant pendant des siècles, car ce sont des supports vivants qui peuvent s’adapter à leur environnement », rappelle Laurent Onainty, directeur général d’Arkhênum. À l’inverse des documents produits au XIXe siècle avec l’essor de l’imprimerie, moins durables. « Les conservateurs y ont vu une urgence, car ces documents tombaient en lambeaux. Dans la même veine, nous nous concentrons aujourd’hui sur la presse. C’est un axe majeur de notre développement, car il existe une forte propension à ce que ces informations disparaissent, de par la nature de leur support qui n’a pas été prévu pour durer », note-t-il.

Arkhênum numérise actuellement d’importants fonds nationaux et régionaux, plus de 200 titres de presse disparus ou toujours existants, tels que La Voix du Nord, Le Télégramme de Brest, La Provence, La Dépêche du Midi, La Manche libre, ou encore les collections de Paris Match ou de L’Express.

Arkhênum © Louis Piquemil - Echos Judiciaires Girondins

Arkhênum © Louis Piquemil – Echos Judiciaires Girondins

Bibliothèque en ligne

 

« Au fur et à mesure des besoins de nos clients, nous nous sommes diversifiés en amont et en aval de la numérisation », poursuit Laurent Onainty. L’augmentation des débits internet a généré pour Arkhênum un afflux de demandes de numérisation de la part d’établissements patrimoniaux, tels que les bibliothèques, archives et musées, qui souhaitaient préserver leurs documents, mais aussi les mettre à la disposition du public. « Entre 2005 et 2012, nous avons connu une phase d’accélération importante sous l’impulsion du ministère de la Culture, qui a cofinancé à hauteur de 50 % toutes les prestations de numérisation de ces documents, à condition qu’ils soient mis en ligne », se souvient le directeur général d’Arkhênum.

C’est dans ce cadre que l’entreprise a commencé à distribuer la plateforme de valorisation du patrimoi…