Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Dioxycle, le cycle vertueux du CO2

Sarah Lamaison et David Wakerley, deux brillants chimistes formés dans les plus prestigieuses universités française, britannique et américaine, ont fondé Dioxycle en 2021 à Bordeaux. Leur solution révolutionnaire capture et valorise le CO2. En bout de chaîne, les émissions industrielles deviennent des carburants et des produits du quotidien.

Dioxycle, CO2

Issue des réseaux de ses fondateurs, l’équipe de Dioxycle compte fin 2022 une quinzaine de personnes, dont 80 % de docteurs © Dioxycle

Le 6 novembre, en ouverture de la COP27 en Égypte, le secrétaire général de l’ONU António Guterres exhortait les économies développées et en développement à signer « un pacte historique » pour « mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles ». Le 9 novembre, le président Emmanuel Macron, tout juste de retour de la conférence mondiale sur le climat, annonçait un doublement des aides à 10 milliards d’euros pour l’effort de décarbonation des industries les plus émettrices de CO2 en France, le secteur représentant 20 % des émissions, soit 50 millions de tonnes de CO2 par an.

Dioxycle propose une solution clé en main, qui inclut la capture du CO2 et un électrolyseur pour valoriser ce CO2

« ÉCONOMIE CIRCULAIRE DU CARBONE »

À Bordeaux, cela fait déjà plusieurs années qu’une jeune entreprise travaille au développement d’une « économie circulaire du carbone ». Dioxycle capte les émissions concentrées en CO2 des industries lourdes, puis les valorise en réinventant une chimie durable, dont l’ingrédient de base n’est pas le pétrole mais le CO2. « Nous faisons de l’écologie industrielle : nous réutilisons le carbone produit pendant le processus industriel pour fabriquer de nouveaux produits à valeur ajoutée en circuit fermé. Ce qui permet de décarboner le procédé tout en offrant de nouveaux débouchés », explique Sarah Lamaison, polytechnicienne, CEO et cofondatrice de Dioxycle.

« DÉCARBONER CE QUI AUTREMENT NE PEUT PAS L’ÊTRE »

Lancée en 2021 à Bordeaux après 5 années de recherches communes menées par Sarah Lamaison et David Wakerley entre Cambridge (Royaume-Uni), Stanford (États-Unis) et le Collège de France, la solution Dioxycle s’adresse aux secteurs de l’industrie lourde : métallurgie, cimenteries, chimie, pétrochimie, énergie…

« Nous avons une vraie démarche écologique, c’est pourquoi nous nous concentrons sur les secteurs difficiles à décarboner », insiste la jeune dirigeante originaire du Pays basque, qui souhaitait « décarboner ce qui autrement ne peut pas l’être ». Dioxycle développe ainsi un système clé en main, qui inclut la capture du CO2 (cette partie devant être réalisée par des partenaires industriels) et un électrolyseur po…