Alors rouvrira ou rouvrira pas ? Mi-mai ? Juin ? Septembre ? L’hiver est long, très long pour les établissements culturels. Après un début de saison amorcé en septembre-octobre, tous ont fermé leurs portes pour le second confinement. Lorsque les salles ont dû fermer fin octobre, c’était la consternation. Pourtant, dans le plan de déconfinement présenté par le président Macron, il était encore question d’une réouverture début 2021. Mais une nouvelle conférence de presse de Matignon le 7 janvier est venue doucher tous les espoirs. Depuis, artistes et acteurs culturels n’en peuvent plus d’attendre que vienne enfin leur tour. Mais derrière les portes closes des théâtres et des salles de spectacle, derrière les rideaux baissés, l’animation est à son comble. Tous se battent pour faire renaître leur art, cherchant de nouveaux espaces et moyens de création. « On n’a jamais cessé de travailler. » Cette phrase est revenue immanquablement sur toutes les lèvres des personnes interrogées pour cette enquête.
Tous se battent pour faire renaître leur art, cherchant de nouveaux espaces et moyens de création
RÉPÉTITIONS ET RÉSIDENCES D’ARTISTES
Collectif OS’O © Pierre Planchenault
Au Pin Galant à Mérignac, c’est la sidération ce mardi 27 octobre. Le spectacle prévu le soir même est annulé dans la journée : « À midi, on ne savait pas encore si on fermait ou pas » témoigne Philippe Prost, son directeur. Des compagnies viennent répéter, mais « sans plus de congrès, ni d’événementiel, c’est une année blanche ». Depuis, le milieu de la culture cherche de nouveaux moyens d’expression. « Contrairement au premier confinement, on a été autorisé à poursuivre les travaux de création et les répétitions, » remarque Ariane Braun, administratrice générale du TnBA de Bordeaux. « Nous avons rouvert nos plateaux pour les équipes prévues et non prévues. Actuellement, le collectif OS’O est en pleines répétitions. »
Ici comme au Glob Théâtre, ou au Carré-Colonnes, des résidences d’artistes en répétition continuent. À l’Opéra également, les répétitions vont bon train : « la compagnie de danse comme l’orchestre répètent tous les jours », renchérit Gabrielle Laviale, en charge de la régie générale et de la coordination artistique, « pour les danseurs c’est très dur. Ils dansent sans public. L’adrénaline du spectacle aide le corps à tenir, il y a tout un protocole de préparation avant le jour J. Là, il y a des cas de blessures, car le moral lâche. Il faut garder l’excellence, la qualité de la technique. C’est pareil pour les musiciens. »
Au Théâtre des Beaux-Arts de Bordeaux, quatre compagnies sont actuellement en répétition sur des spectacles très différents. « On leur met le théâtre à disposition pour répéter en vue de leur sortie de résidence », indique Loïc Rojouan, auteur, comédien et directeur du théâtre. Même son de cloche au Pin Galant, qui pourtant ne produit pas de spe…