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[ La relève ] Cyprien Delmeule, Wealthcome : « On vise la rentabilité pour 2025 »

La Teste-de-Buch : À tout juste 21 ans, Cyprien Delmeule a créé Wealthcome pour rendre accessible la gestion du patrimoine à tous. Un an après la création de sa start-up, il affiche déjà des ambitions à l'international.

Cyprien Delmeule, Wealthcome

Cyprien Delmeule © Wealthcome

Echos Judiciaires Girondins : Que propose votre entreprise ?

Cyprien Delmeule : L’application Wealthcome a deux casquettes. La première est le BtoC. On propose au grand public, à travers une application, de suivre, analyser et optimiser son patrimoine. Le but est de centraliser et d’agréger la donnée patrimoniale. On propose de s’éduquer de manière ludique pour maîtriser son argent. Il y a une offre découverte pour tester l’interface, puis des formules supérieures découpées en termes de prix et de fonctionnalités. À la suite du lancement de notre application, en janvier 2023, des banquiers privés, des gestionnaires en conseil de patrimoine nous ont contactés. On a donc développé une interface plus professionnelle. On vient de la commercialiser il y a un mois et demi. Je suis associé avec le directeur technique de l’entreprise, Éric Foin, qui a 57 ans. Cela fait un an et demi que nous sommes à temps plein sur ce projet.

 

EJG : Racontez-nous votre histoire entrepreneuriale ?

C. D. : J’ai fait un DUT GEA à Bayonne après mon bac. Au même moment, j’ai monté une première start-up, dans la négociation de montres de luxe. Ensuite, j’ai voulu pivoter sur du family office avec un portefeuille de clients spécifiques et notamment des sportifs de haut niveau. J’ai continué en montant deux autres structures, une dans le digital et l’autre dans l’immobilier. Au fil de ces expériences, j’ai soulevé plusieurs problématiques dans la gestion de patrimoine. J’ai attaqué une année en école de commerce, à Kedge. Cela ne m’a pas vraiment correspondu donc j’ai eu du temps libre. C’est à ce moment-là qu’a débuté l’aventure Wealthcome. J’ai ainsi commencé par analyser le marché, cherché à comprendre les tendances et les besoins. On a d’abord été accompagné par l’incubateur Agence de développement économique BA2E, à la Teste-de-Buch. Puis, grâce à un partenariat, on a pu collaborer avec Bordeaux Technowest. On a fait une première levée de fonds de 120 000 euros. Nous avons récemment levé 1 million d’euros auprès de business angels et Techno’start, le fonds d’amorçage de Bordeaux Technowest.

 

EJG : À quelle étape de son développement votre entreprise est-elle ?

C. D. : Plusieurs points de croissances arrivent. Déjà, on vient d’intégrer deux directeurs généraux. L’un sera chargé de toute la partie commerciale et l’autre sera chargé du back-office. On vient de terminer une session de recrutement. On est désormais une vingtaine de collaborateurs. On veut structurer l’entreprise pour qu’elle soit capable de grossir. Surtout, on prépare notre expansion à l’international, dont les États-Unis, on vise une installation là-bas pour début 2024. On a déjà des clients au Moyen-Orient.

 

EJG : Comment envisagez-vous les trois prochaines années pour votre start-up ?

C. D. : Nous ambitionnons d’avoir dépassé les deux millions d’euros de revenu récurrent annuel en 2026. Pour l’instant, nous ne sommes pas du tout rentables mais c’est le modèle voulu. Nous voulons grossir, investir beaucoup et atteindre un seuil de rentabilité entre 2025 et 2026. Je souhaite aussi que nous devenions vraiment présents à l’international. Tous les pays limitrophes de la France sont intéressants : le Luxembourg, la Suisse, la Belgique. Il y a beaucoup de synergies financières. On prévoit aussi une nouvelle levée de fonds en 2024 et une fois que nous aurons atteint ces chiffres clé, l’idée est de doubler les effectifs. J’aimerais aussi qu’on s’institutionnalise avec des structures un peu plus formelles et historiques : des groupes bancaires, financiers et européens.

 

Votre plus grand obstacle ou votre plus belle réussite ?

C. D. : La plus grande difficulté à laquelle j’ai dû faire face, c’est de recruter et donc devoir déléguer. Vous commencez à laisser d’autres personnes faire ce que vous faisiez. L’obstacle, c’est de ne pas arriver à comprendre qu’ils vont produire différemment. C’est une source de frustration, c’est difficile de montrer que vous faites confiance mais que vous les surveillez quand même. Dans la lignée, je dirais que ma réussite, c’est d’avoir réussi à construire une équipe complémentaire qui soit capable de casser les codes de manière pertinente et qui avance bien.

 

Fiche d’identité :

Nom du fondateur : Cyprien Delmeule

Age : 21 ans

Nom de l’entreprise : Wealthcome

Date de création : janvier 2023

Objectif : rendre accessible la gestion du patrimoine à tous