[ La relève ] Dare&Go : Faciliter la vie des étudiants étrangers

Echos Judiciaires Girondins : Comment Dare&Go facilite-t-elle l’intégration des étudiants étrangers ?

Ludivine Bourgeois : Nous les accompagnons d’un point de vue administratif : la CAF, la sécurité sociale ou l’ouverture de compte en banque. Notre mission principale est de faire en sorte que personne ne se retrouve seul face à une difficulté. Nous sommes en train de développer une plateforme afin de digitaliser le processus. Pour le moment, nous fonctionnons avec deux services. D’abord un échange par téléphone, visioconférence, ou mail avec des jeunes situés n’importe où sur le territoire. Ensuite, pour l’accompagnement individuel, cela se passe au niveau local. Nous avons des « helpers » sur place, qui sont nos partenaires : des avocats, des mutuelles, l’association Jeunesse Habitat à Bordeaux, ESN (Erasmus Student Network) Bordeaux pour la partie sociale et culturelle. Une fois que la plateforme sera en place, l’idée est d’avoir ces mêmes partenaires dans toute la France. La plateforme sera majoritairement gratuite : check-list, to-do list, le blog. L’accompagnement personnalisé sera payant à travers trois formules. D’abord, un chat où 24h/24 le jeune est en relation avec un helper. La deuxième formule sera de la visioconférence avec le jeune et ses parents. Après, il y aura l’accompagnement premium où nous nous déplaçons, à Bordeaux, Lille, Paris etc. Le forfait va de zéro à cinquante euros par mois.

EJG : Racontez-nous votre histoire entrepreneuriale ?

Ludivine BOUGEOIS, fondatrice de Dare&Go, et Marion TREMBLAY présidente d’ESN Bordeaux 2022/2023 © Dare&go

L. B. : Je suis une voyageuse. Je suis née en France avant de partir en Angleterre et de réaliser mon primaire en Belgique. J’ai fait mon master à Skema et j’ai eu l’opportunité de partir au Brésil. J’en ai profité pour visiter l’Amérique latine. Au cours de ce voyage, j’ai malheureusement vécu une agression. J’ai été isolée socialement, par la langue, et la non-connaissance administrative du pays. C’est là qu’est né le projet. Je dis souvent que je ne suis pas née entrepreneuse, je le suis devenue. J’ai d’abord intégré le programme Live for Good, un programme d’entrepreneur pour les moins de trente ans. J’ai participé à la French Tech Prépa Incubation, j’étais ainsi accompagnée par la French Tech au niveau national et à Bordeaux, les Premières Nouvelle-Aquitaine, et la Ruche. J’ai été lauréate du programme French Tech Tremplin et ai bénéficié d’une subvention de 42 000 euros. J’ai commencé en étant étudiante. J’ai investi jusqu’à 12 000 euros de fonds propres. Désormais deux alternants travaillent avec moi.

Echos Judiciaires Girondins : À quelle étape de son développement votre entreprise est-elle ?

L. B. : Nous devrions lancer la plateforme au mois de juillet, afin qu’elle soit opérationnelle pour la rentrée 2024. Nous allons ensuite nous ouvrir aux étudiants d’outre-mer qui arrivent en métropole. En France, il y a 470 000 étudiants étrangers qui arrivent chaque année. Mon ambition est d’aller chercher 40 % d’entre eux avec notre solution.

Echos Judiciaires Girondins : Comment envisagez-vous les trois prochaines années ?

L. B. : Notre objectif à long terme est de permettre un accès gratuit à la plateforme pour les jeunes en faisant en sorte que les institutions (les écoles, les mutuelles) prennent en charge les coûts. Je vais aussi avoir besoin de renfort d’ici trois ans : des assistantes sociales, une équipe de communicants, et des profils internationaux. Nous voulons aussi fédérer des partenariats à l’international, avec des ambassadeurs, afin d’accueillir les jeunes sur des territoires étrangers. Notre deuxième objectif, c’est la mobilité en France. Par exemple, aider une personne qui vient de Bordeaux et qui part vivre à Marseille : quelles démarches faire, quels médecins aller voir.

Accompagnement d’une étudiante grecque, Eleni © Dare&go