Les câbles électriques sont partout, mais le câblage prend du temps et apporte peu de valeur ajoutée. C’est pour optimiser la production, réduire la pénibilité des opérateurs et augmenter la qualité de confection des câbles et fils électriques que Sébastien Bourgeois a fondé WireOne Industry en novembre 2022.
Diplômé en sciences de l’ingénierie aux Arts et Métiers de Talence, il avait cerné le besoin dès ses premières expériences professionnelles. Et c’est à 27 ans qu’il a franchi le cap de l’entrepreneuriat pour concevoir, développer des machines dédiées à la préparation du fil électrique pour couper, mesurer, dénuder et ainsi faciliter le travail des câbleurs et fabricants de faisceaux.
L’aéro en ligne de mire
La commercialisation a débuté, « de quoi attirer les premiers industriels », explique Sébastien Bourgeois. Mais si l’entreprise lève actuellement des fonds, c’est pour développer un autre volet de son activité : le frettage de câbles dans l’aéronautique, qui consiste à regrouper, à l’aide d’un lien, un ensemble de fils électriques en un seul toron.
Tout a commencé en juin 2024 quand Airbus Helicopters est venu frapper à la porte de WireOne Industry à Mérignac avec la volonté d’automatiser cette opération. Car le travail est fastidieux. « Un avion peut contenir plus de 100 000 nœuds de frettage, sachant qu’un seul nœud prend en moyenne 25 secondes à réaliser à la main. Au final, plus de 300 millions de nœuds sont réalisés chaque année, rien que dans l’aéronautique dans le monde », explique Johanne Flécher, sa compagne, qui a rejoint l’entreprise avec une casquette technique, commerciale et de gestion administrative. « Ce geste, encore réalisé manuellement, reste imprécis, chronophage et peut générer des troubles musculosquelettiques », ajoute Sébastien Bourgeois.
« Ce geste, encore réalisé manuellement, reste imprécis et chronophage »
Un premier prototype
Ni une, ni deux, il a développé le premier prototype d’une machine capable d’automatiser le frettage. Un brevet a été déposé. Reste désormais à passer du prototype à un produit industrialisable et qualifié. Une occasion rêvée pour Sébastien Bourgeois car ce qui l’anime, c’est « construire à partir de rien. » Il s’est pour cela saisi de « l’impression 3D qui a l’avantage de permettre de tester très vite. Cela a accéléré l’industrie. »
Pas facile pour autant de se faire une place dans ce milieu. « Il est très difficile de gagner la confiance d’un industriel », confie Sébastien Bourgeois. « Quant à notre relation avec des investisseurs, nous cochons toutes les cases sauf le côté sexy », ajoute-t-il. « Nous nous sommes vu refuser des subventions parce que nous n’étions pas innovants ! » Qu’à cela ne tienne, ils déroulent leur plan et se préparent à aller à l’international via des distributeurs. « Nous avons la forme physique et la santé mentale », souligne Johanne Flécher.
WireOne Industry
Date de création : novembre 2022
Dirigeants : Sébastien Bourgeois (30 ans) et Johanne Flécher (29 ans)
La promesse : Avec ses machines automatiques dédiées à la préparation de fils électriques et sa machine pour l’automatisation du frettage en aéronautique, WireOne Industry entend améliorer la productivité, la qualité et l’ergonomie des postes de travail.
Accompagnement : Bordeaux Technowest dans les locaux de Cockpit à Mérignac.
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