Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Le cinsault : le nouvel eldorado rouge languedocien ?

CHRONIQUE - Parcourant récemment les allées du salon Wine Paris, le plus important salon professionnel du vin au monde, quelle ne fut pas ma surprise d’y découvrir de si nombreuses cuvées rouges issues du cépage cinsault. Régulièrement présent dans les assemblages de vins rouges méditerranéens comme cépage minoritaire, il reste assez méconnu des Français.

© Shutterstock

Par sa capacité à délivrer fraîcheur, fruité intense et son accès facile du fait de son degré d’alcool moindre, le cinsault est devenu depuis une vingtaine d’années un cépage majeur dans l’élaboration des rosés du Sud. Celui que les Languedociens appellent « le pinot noir du Languedoc » vit désormais, en rouge, un nouvel état de grâce.

D’origine méridionale, le cinsault est essentiellement cultivé en Languedoc-Roussillon (10 624 ha en 2018) et en Provence (7 885 ha en 2018). Il a vu ses surfaces augmenter jusque dans les années 1980 pour ensuite régresser de plus de la moitié (Source : Le Rouge et le Blanc, n° 147). À cette période, la demande de vin de table chute, tandis qu’augmente celle des vins de qualité. Or le cinsault est travaillé avec et pour ses gros rendements et délivre peu de couleur. Il tombe donc en disgrâce (nous sommes alors dans la période des vins « bodybuildés ») au profit du grenache et de la syrah qui apportent plus de couleurs et de degrés.

Un divin cinsault sud-africain

On retrouve ce cépage bien implanté aussi au Liban. Il apporte notamment cette fraîcheur équilibrante au plus célèbre des vins libanais, le Château Musar.

Il est aussi présent au Maroc et surtout en Afrique du Sud où il a été croisé avec le pinot noir pour créer le « cépage étendard » du pays, le pinotage. Tâchez de découvrir la cuvée Poffader de l’ultra-recherché vigneron du Swartland, Eben Sadie. Ce pur cinsault aux tanins fins et à la subtile acidité offre de somptueuses fragrances de fruits rouges mêlées à des notes d’épices orientales. Quasi introuvable mais divin…

Publié par