Alors que le département de la Gironde affiche un déficit de plus de 100 millions d’euros sur un budget de près de 1,7 milliard, son président n’a pas échappé à une demande de démission de l’opposition qui pointe une « faute ». Mais Jean-Luc Gleyze (PS) ne s’y est pas résolu. « Démissionner, c’est refuser les responsabilités. Or je considère que nous avons la capacité à faire », a-t-il déclaré à l’heure de la présentation, en séance plénière, du budget supplémentaire numéro 2 et du plan de retour à l’équilibre. « Ce budget est très important car si la Chambre régionale des comptes (CRC) Nouvelle-Aquitaine le valide, il permettra le versement rapide de 37,5 millions aux partenaires de la protection de l’enfance », a-t-il déclaré.
Pour la suite, le département de la Gironde a annoncé un niveau global de dépense en baisse de 91 millions sur les années 2026 à 2028, dont 54 millions en 2026, année où l’effort sera le plus important. « Cette projection va au-delà des 73,3 millions d’euros d’économies préconisées par la CRC Nouvelle-Aquitaine dans son avis », relève Jean-Luc Gleyze qui assure adopter une « posture prudentielle » dans un contexte où les recettes sont volatiles et les dépenses en hausse.
95 mesures d’économies
Le département propose, dans le détail, 95 mesures d’économies réparties dans quatre champs, à commencer par celui des solidarités avec la poursuite du virage préventif en matière de protection de l’enfance. Côté ressources humaines, 232 emplois ne seront pas remplacés ou renouvelés en 2025. Puis, le département projette une baisse de 200 postes en 2026 et de 80 à 100 postes chaque année en 2027 et en 2028. Des ajustements sur des éléments variables de rémunération seront opérés et les promotions et avancements internes gelés.
Quant aux subventions aux tiers, « elles ne seront pas arrêtées mais diminuées de 50 % à la demande de la CRC. Elles feront l’objet d’un travail de dentelle entre les associations qui ont des fonds de réserve et celles qui n’en ont pas et en tenant en compte des réalités territoriales », souligne la majorité. Enfin, des économies sont annoncées sur le volet des charges de gestion et de structures, appelées « train de vie. » La Chambre régionale des comptes se prononcera le 15 décembre sur le caractère suffisant des mesures votées ce 1er décembre par le département de la Gironde.