C’est à un des classiques les plus reconnus que s’attaque Catherine Marnas en mettant en scène Le Rouge et le Noir. La pièce s’ouvre sur la chute : le procès de Julien Sorel, héros du roman de Stendhal, jugé pour avoir tenté de tuer son ancienne amante. Se dessine ainsi le portrait d’un homme rongé par la haine de l’injustice de classe. Dans une adaptation condensée et nerveuse, Catherine Marnas ravive son éclat et sa force intemporelle. Respectant la manière dont Stendhal s’adresse directement au lecteur, elle fait tomber le 4e mur à l’aide d’une passerelle s’avançant dans la salle afin de permettre aux 5 acteurs d’incarner leur personnage et de raconter leur histoire en pleine communion avec le public. À la question, le destin de Julien Sorel était-il façonné par son désir d’échapper à tout prix à sa classe sociale, Catherine Marnas apporte sa réponse en choisissant cette mise en scène et celui de commencer par le procès qui exprime à lui seul ce qui agit sur le personnage : « Il leur dit que son crime est d’avoir osé franchir les barrières de sa classe et que ce crime-là sera jugé – non par ses pairs – mais par de bons bourgeois installés dans leurs privilèges. Ainsi, au moment où la guillotine l’attend, il est gagné par une paix intérieure (…) un lâcher-prise salutaire », estime la metteure en scène.
Du 7 au 17 novembre au TNBA