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Lalou Multi ajuste son cap et devient Neo Sailing Technologies

MÉDOC – Le chantier naval Lalou Multi, créé à Talais en 2007 par le skipper professionnel Lalou Roucayrol, modifie sa trajectoire. L’entreprise devient Neo Sailing Technologies et prépare une production de petite série pour des tiers.

Neo Sailing Technologies

Captain Alternance, skippé par Keni Piperol, a été entièrement conçu avec des matériaux renouvelables ©Vincent Olivaud

Quelques ajustements dans sa stratégie pour rester dans la course. Il faut dire que « dans le monde de la compétition, le contexte n’est pas très favorable », avance Fabienne Baron, présidente de Neo Sailing Technologies (ex Lalou Multi) en marge du Grand Pavois. À La Rochelle, fin septembre, l’entreprise médocaine, chantier naval et écurie de course au large, a officialisé son changement de nom, symbole de sa nouvelle stratégie.

Verdir la filière

D’un côté, la PME veut maintenir ses positions dans la course au large. « C’est notre passion, notre métier initial, mais nous avons la conviction que la performance doit faire sa révolution en devenant soutenable », indique l’entreprise. « On souhaite se positionner comme un acteur important dans la mise en œuvre de solutions technologiques qui puissent permettre à toute la filière d’adopter des solutions plus soutenables d’un point de vue environnemental », précise Fabienne Baron (ex Roucayrol).

Déjà en 2016, Lalou Multi, porté par les innovations de son partenaire, le chimiste tricolore Arkema, avait développé un voilier construit avec une résine entièrement recyclable. Une première mondiale. Puis en 2022, Captain Alternance, skippé par Keni Piperol, est  entièrement conçu avec des matériaux renouvelables.

Toutes ces innovations, Neo Sailing Technologies va continuer de les bêta-tester au sein de son chantier naval situé au Verdon. « Et à l’inverse on exprimera des besoins par rapport à la construction des bateaux et des idées de recherche », souligne la dirigeante. Avec un objectif en tête, réduire l’impact environnemental de la filière.

Une cinquantaine de bateaux par an

Neo Sailing Technologies a aussi cherché des relais de croissance. Avec un chiffre d’affaires d’1,8 million d’euros, l’exercice 2022 était déficitaire. C’est le deuxième pilier de sa stratégie : « nous allons développer une production de petite série pour des tiers », annonce Fabienne Baron.

 Il est possible que l’on cherche, à un moment, des partenaires financiers qui apportent notamment des compétences liées à la série

« On continuera à faire du prototype ou du one-off mais la petite série est plus rentable. On espère atteindre une cinquantaine de bateaux par an, des modèles un peu premium ». D’ici 2 à 3 ans, l’entreprise voudrait construire une unité de production dédiée à la série. « Il est possible que l’on cherche, à un moment, des partenaires financiers qui apportent notamment des compétences liées à la série », précise-t-elle.

En 2021, Lalou Multi avait déjà construit pour un tiers, un class 40 pour le skipper Yoann Richomme avec lequel il a remporté la Route du Rhum en 2022. C’est aussi l’une des raisons pour laquelle l’entreprise a tenu à ce changement de nom : « Lalou Multi était associé aux multicoques alors que l’on fait aussi des monocoques. » Vogue désormais Neo Sailing Technologies !