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Les chantiers prioritaires de Christine Bost

BORDEAUX MÉTROPOLE - Élue à la présidence de la Métropole le 15 mars dernier, Christine Bost, qui est également maire d’Eysines, présente les dossiers prioritaires de son début de mandat, parmi lesquels le logement, les mobilités et le soutien aux acteurs économiques.

Christine Bost

Christine BOST, présidente de Bordeaux Métropole © C. Barbier - Bordeaux Métropole

 

Échos Judiciaires Girondins : Vous avez fait des annonces fortes dès votre arrivée à la présidence de la Métropole avec 35 millions de plus pour le logement…

Christine Bost : « Relancer la production du logement social me paraît un enjeu majeur, c’est notre 2e budget derrière les mobilités. L’an dernier, nous avons avancé un budget supplémentaire de 20 millions d’euros. Ça a permis d’accompagner les bailleurs sociaux et, pour la première fois depuis 2018, nous allons être cette année en phase avec nos objectifs du PLH (Plan local de l’habitat) qui est fixé à 3 000 logements locatifs sociaux agréés chaque année. Ça a permis aussi de débloquer la promotion privée car il y a beaucoup d’opérations mixtes. La métropole bordelaise est le premier financeur du logement sur le territoire avec 58 % devant l’État et le Département. Ce nouveau plan à 35 millions sur 2 ans renforce notre accompagnement auprès des bailleurs et des communes, notamment les communes liées à l’établissement public d’aménagement Euratlantique, les communes qui ont des quartiers de la politique de la ville (QPV) et celles qui agissent pour la production de logements locatifs sociaux. »

 

EJG : Quelles sont les autres priorités de ces deux années de mandat ?

C. B. : « C’est évidemment les mobilités. Améliorer les déplacements : le RER métropolitain, les lignes de bus express entre Saint-Aubin-de-Médoc et la gare Saint-Jean, 6 autres sont en préparation. On travaille aussi avec la Région et les intercommunalités hors métropole pour relier Bordeaux avec Créon, Blaye et Saint-André-de-Cubzac ou encore Lège-Cap-Ferret… Enfin il y a les circulations douces : l’augmentation du réseau express vélo. Jusqu’à présent le vélo fonctionnait bien en intraboulevard, mais ça progresse désormais, en extra-boulevard, de 20 % chaque année. Il y a aussi l’augmentation des fréquences des navettes fluviales qui vont de Lormont à Bacalan. Il y a des dispositifs qui permettent aux populations de rentrer en cœur de ville comme la halte Médoquine à Talence, qui permettra en 2027 d’aller jusqu’à Cenon en 12 minutes. C’est aussi l’ouverture du pont Simone-Veil le 6 juillet, ainsi que la sécurisation du pont de pierre qui sera fermé 3 étés successifs. »

 

Comment accompagnez-vous les acteurs économiques ?

C. B. : « L’Opération d’intérêt métropolitain (OIM) Bordeaux Aéroparc existe depuis septembre 2015 et s’étend à la commune de Martignas-sur-Jalle. L’idée est de concentrer les efforts autour de ce grand territoire lié à l’aéronautique et de le renforcer. Il y a aussi les OIM Inno Campus et OIM Arc Rive Droite. Le gros enjeu de la métropole, c’est de tendre vers un rééquilibrage des emplois entre la rive droite et la rive gauche, et de créer de l’emploi là où se trouvent les populations fragilisées. La métropole travaille sur l’aménagement du foncier et la mise en relation des acteurs. Son objectif étant de créer de l’emploi. Les résultats sont plutôt bons : 50 000 emplois ont été créés depuis 5 ans, c’est énorme ! Il faut aussi faire en sorte que les entreprises s’implantent sur les territoires voisins : la métropole ne doit pas concentrer tous les emplois. Il faut une meilleure répartition, une vision au-delà des 28 communes parce que c’est aussi notre salut. »

 

EJG : Vous voulez aussi faciliter la réindustrialisation et favoriser l’innovation ?

C. B. : « Bordeaux Métropole a acquis une partie des terrains de l’ancien site Ford à Blanquefort, appelé « le Terrain des circuits ». Il accueille sa première entreprise, Hydrogène de France. Notre objectif est de faire un lotissement industriel de 50 000 m2 mais on ne sait pas encore quelles entreprises sont concernées. Il ne faut rien négliger : l’équilibre économique du territoire repose sur des grandes locomotives, de grandes filières et secteurs d’activité, mais aussi toutes les PME, les artisans, commerçants qui doivent transmettre leur entreprise, pour que notre territoire n’exclue pas un certain nombre de secteurs d’activité. On travaille sur les grands secteurs, l’aéronautique, les industries, mais aussi les secteurs d’activité de proximité. »

 

EJG : La flamme olympique devrait faire le tour des différents monuments, comment cela s’organise-t-il ?

C. B. : « Elle passera le 23 mai et sillonnera le territoire. Elle part de Saint-Émilion jusqu’à Lormont, l’hippodrome du Bouscat, puis elle repart à Libourne, Mérignac, Pessac, Cenon, et Bordeaux pour finir par le Chaudron à 19 heures aux Quinconces. Je serai présente à Lormont pour ce moment fort de la vie de la métropole. »

 

50 000 emplois ont été créés depuis 5 ans

Bordeaux Métropole a acquis une partie des terrains de l’ancien site Ford à Blanquefort

Bordeaux Métropole

Le Conseil métropolitain compte 104 élus métropolitains qui représentent les 28 communes. Le 15 mars dernier, il a élu sa présidente ainsi que 20 vice-présidents.

Une femme de terrain

Elle se destinait à la communication dans le secteur public, mais ses rencontres multiples l’ont conduite à s’engager en politique dès la fin de ses études. Christine Bost a été élue à la présidence de Bordeaux Métropole et succède ainsi à Alain Anziani. Cette Bordelaise a commencé par un BTS d’action commerciale, suivi d’une maîtrise à l’ISIC (Institut des Sciences de l’Information et de la Communication), puis d’un 3e cycle à Sciences Po. Dès ses 20 ans, elle s’engage au Parti socialiste et s’investit auprès de Pierre Brana, maire d’Eysines. En 2001, elle est sur les listes cantonale et municipale : « Voilà comment l’aventure a commencé », relate-t-elle. En 2008, elle prend la tête de la liste, est élue maire d’Eysines, et sera réélue en 2014 et en 2020. En 2008, elle entre également à la Métropole où elle occupera des fonctions successivement à l’urbanisme, à l’économie sociale et solidaire puis à l’aménagement urbain. Femme de terrain, elle reste très attachée à la notion d’intérêt général même si elle regrette les manifestations de défiance ou d’individualisme qu’elle ressent : « La notion d’engagement pour le collectif est affaiblie, regrette-t-elle. Heureusement j’ai plein de contre-exemples ». D’où sa volonté de retisser des liens et son engagement.