Performind : La réalité virtuelle au service des sportifs

La réalité virtuelle au service des sportifs de haut niveau ? C’est le credo de la société Performind, créée en 2021 par Benjamin Delage, gérant de Sport événements communication, Thomas Sebire et Gauthier Ciaudo, gérants du studio de réalité virtuelle Glitchr. Performind conçoit et développe des exercices cognitivo-moteurs couplés à un casque de réalité virtuelle autonome (sans fil), à destination des sportifs de haut niveau. Il s’agit d’une bibliothèque de huit exercices qui permettent de travailler la concentration, la perception, la flexibilité, la stratégie, la mémorisation, ou encore la motricité. « Nous récupérons également de la donnée via notre plateforme, telle que les temps de réactions, de précision, pour le suivi des entraîneurs », ajoute Benjamin Delage.

Des tests en réalité en mixte

La société met en place, depuis le mois de mars 2024, une version de leur bibliothèque d’exercices en réalité mixte. « L’avantage de la réalité mixte, c’est que même avec le casque nous restons dans l’environnement où nous nous trouvons. Par exemple, si nous sommes dans une salle de sport, nous pouvons la faire interagir avec nos exercices », illustre le cofondateur. Les retours sont positifs pour Benjamin Delage : « Nous avons fait des tests en extérieur sur des terrains, et le résultat est tout simplement bluffant ».

© Performind

La genèse du projet vient d’un jeu de divertissement, de football et rugby, en réalité virtuelle, créé par les trois associés. Ce dernier a été déployé lors de la coupe du monde féminine de football en 2019, ils ont également travaillé pour diverses marques françaises. « Suite à cela, des entraîneurs et préparateurs physiques nous ont appelés afin de savoir ce qu’il était possible de faire avec la réalité virtuelle, et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une réelle perspective d’évolution et d’entraînement pour les sportifs grâce à ces outils », développe Benjamin Delage.

L’incubateur Sportech

En 2020, Performind a été sélectionnée pour intégrer l’incubateur Sportech de Nouvelle-Aquitaine, porté par Unitec. « Les premiers développements ont été cofinancés par nos sociétés respectives (Sport événements communication), explique le codirigeant, nous ne cherchons pas encore la rentabilité, nous sommes dans la phase où nous savons qu’il y a du potentiel et où nous voulons développer le projet ».

Depuis la fin de l’année 2023, la société collabore avec un neuropsychologue, dans l’objectif de gagner en crédibilité. Son rôle ? Aider dans la construction de nouveaux exercices, et proposer une évaluation cognitive pour les sportifs. « Cela nous permet de mettre en place un bilan puis un protocole d’entraînement qu’on corrobore avec l’entraîneur et le staff médical », argumente Benjamin Delage. Avec ce spécialiste, les entrepreneurs espèrent devenir un atout pour les centres de formations. Au-delà, ils aimeraient arriver à se structurer avec toute une équipe, comme avoir un préparateur mental à leurs côtés. « L’ambition, c’est que demain un centre de formation puisse évaluer les joueurs sur le plan cognitif, au même titre que les évaluations physiques, afin de déterminer si ce dernier a le mental pour devenir professionnel », illustre le quadragénaire.

En collaboration avec le Pau FC

« Aujourd’hui nous avons plusieurs clients et ils renouvellent leurs abonnements », se réjouit Benjamin Delage. L’entreprise compte parmi ses clients des clubs de football, tel que le club de Ligue 2 Pau FC depuis près de trois ans. Elle est également présente dans des pays limitrophes comme la Suisse, à travers des centres de performance. « Nous nous adressons à des clubs professionnels, des fédérations ou encore des centres de formation », précise-t-il.

© Performind

Un partenariat avec les Neptune de Nantes (club de volley et handball) vient d’être signé. Selon l’entrepreneur, la problématique majeure reste d’intégrer ce type de technologie au sein du quotidien des clubs sportifs. « La difficulté est de faire adhérer les entraîneurs, et de démontrer l’utilité d’un tel outil, nous devons donc travailler sur la façon de l’incorporer petit à petit », annonce Benjamin Delage.

Nous nous adressons à des clubs professionnels, des fédérations ou des centres de formation