Échos Judiciaires Girondins : Vous venez d’être élu président de l’ARIA (Association Régionale des Industries Agroalimentaires). Comment vous est venu cet engagement ?
Stéphane Douence : « L’ARIA, c’est une réflexion que j’ai menée avec Laurent Dulau (ancien président Nouvelle-Aquitaine et nouvellement élu au national, NDLR) pendant 1 an, c’est une grosse responsabilité. Au départ, j’étais adhérent puis j’ai voulu m’inscrire dans le collectif, j’ai commencé sur des missions opérationnelles, sur le développement commercial des adhérents. Après on m’a fait comprendre qu’il faudrait que je sois plus investi dans les organes décisionnels et stratégiques, je suis monté en puissance sur des postes à plus grande responsabilité. Je suis vraiment dans un esprit de continuité par rapport à tout ce qui a été mis en place. »
« 80 % à 90 % du business se fait avec la grande distribution »
EJG : Justement, quelles sont les spécificités de l’ARIA Nouvelle-Aquitaine ?
Stéphane Douence : « Tout d’abord, je dois dire qu’on doit être fiers de ce qu’on fait, c’est un privilège de nourrir les Français. On a une multitude de terroirs très affirmés tels que le Pays basque, le Béarn, la Dordogne, avec des produits bien spécifiques, foie gras, charcuterie, etc. 80 % à 90 % du business se fait avec la grande distribution, donc on a cette typicité de promouvoir et d’accompagner les adhérents dans le développement sur cette partie avec ses propres codes. On a eu un salon dédié aux collectivités : développer les produits régionaux dans les cantines, être dans l’éducation par rapport à une saisonnalité de produits… Il faut réapprendre à consommer juste, les bons produits au bon moment. »
EJG : Vous parlez du business avec la grande distribution, pourtant, dans les nouveaux modes de consommation, on parle davantage d’e-commerce, de local, de traçabilité, de bio, etc.
Stéphane Douence : « On a déjà commencé là-dessus, on a les besoins de l’instant, mais on doit réfléchir à l’entreprise de demain. Les marketplaces sont mises en place, mais sur des denrées périssables, les questions de logistique peuvent être compliquées. Sur la partie bio, on essaie de relancer le bio local avec la Région, car il y a une vraie crise sur le bio. La consommation baisse. Avec les problèmes de pouvoir d’achat, l’arbitrage se fait sur le prix. À tel point que certains distributeurs sont dans une logique de garder les marques dites ADN bio dans un univers bio, et sortir toutes les autres dites conventionnelles qui proposent un produit bio pour le réintroduire dans les rayons conventionnels, pour redonner de l’achat d’impulsion, ou de l’achat découverte. Il y a une démarche qualitative, et une légitimité à continuer sur le bio. »
Il y a une vraie crise sur le bio. La consommation baisse car avec les problèm…