Il s’agit de l’un des plus gros investissements industriels annoncés en France en 2024. Porte-étendard d’une réindustrialisation néo-aquitaine encouragée par les pouvoirs publics et révélateur d’une implacable ambiguïté. 82 % des Français se disent favorables à la réindustrialisation (selon une étude Bpifrance publiée le 15 mai 2024). Pourtant, l’annonce d’un projet d’usine suscite rarement l’enthousiasme des habitants du territoire où elle doit s’implanter. Le projet EMME (pour Electro Mobility Materials Europe) n’échappe pas à la règle.
Ce 24 mars, était donné le coup d’envoi d’une nouvelle phase de concertation, placée sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), garante du bon déroulé de la concertation. Elle avait été sollicitée par les porteurs de projet (la société EMME), en novembre 2024, alors que les deux premières phases de concertation avaient laissé plusieurs questions en suspens. Des associations et des élus avaient alors demandé l’intervention de cette autorité indépendante garante du droit à l’information et à la participation du public sur l’élaboration des projets et des politiques publiques ayant un impact sur l’environnement. « L’envergure du projet nécessitait la saisine d’une autorité externe », détaille Florence Bougault, administratrice de la société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso) en Gironde. Il fau…