Il a vécu à Londres et vit toujours en Suisse. A développé une enseigne qui s’est exportée dans le monde entier. Tout le monde connaît son nom et son visage. Il est une des icônes de ces entrepreneurs stars des années 80 qui ont tout réussi. Alain Afflelou n’a plus rien à prouver à personne. À 74 ans, il continue d’incarner sa marque alors qu’il a revendu une grande partie de son empire dont il est aujourd’hui actionnaire minoritaire. Et pourtant… 50 ans jour pour jour après l’ouverture de sa première boutique en 1972, il décide de revenir sur ses pas. 50 ans plus tard, le 14 avenue de la Libération au Bouscat porte toujours son nom et célèbre une carrière sous le signe de la réussite. Une success story qui a débuté à Bordeaux. « Sentimentalement, c’est ma ville », sourit-il, même s’il ne la reconnaît plus tout à fait, s’il a du mal à s’y repérer, et s’il la quittera demain pour repartir vers de nouveaux horizons.
UNE JEUNESSE BORDELAISE
Né à Mascara en Algérie, Alain Afflalou, devenu « Afflelou », est arrivé à Bordeaux après l’indépendance, en 1963. Son père, auparavant boulanger, tient un pressing rue des Ayres. Lui vit ses années de lycéen en seconde à Montesquieu, puis il passe son bac à Montaigne. À 20 ans, il quitte la capitale girondine pour suivre des études d’optométrie à Paris, boulevard de Courcelles : « J’ai choisi l’optique parce que ce n’était pas trop difficile, pour aller à Paris et faire la fête », s’amuse-t-il. Il enchaîne ensuite par un certificat d’audioprothésiste. « Un hasard, pour ne pas faire le service militaire » auprès d’un grand ponte de l’audition : Michel Portmann, fils de Georges Portmann, dont l’institut éponyme continue de former des générations d’ORL à Bordeaux. Le hasard fait bien les choses puisqu’en plus de son enseigne d’optique, l’homme d’affaires développera par la suite Alain Afflelou Acousticien. Finalement réformé, il ouvre sa première boutique à 24 ans avenue de la Libération au Bouscat le 3 mars 1972 : « je me suis installé car je ne trouvais pas de boulot », se souvient-il, « je me rappelle très bien de ce jour-là, il faisait très beau, c’est bien pour les solaires, ça a bien démarré. » Mais ensuite : « On attendait les clients ». Or attendre, ce n’est pas tout à fait le genre d’Alain Afflelou.
J’ai choisi l’optique parce que ce n’était pas trop difficile pour aller à Paris et faire la fête !
Alain Afflelou, Le Bouscat 1972 © D. R.
18 % DE CLIENTS EN PLUS
Le jeune entrepreneur commence alors à casser les codes de l’optique : dans sa boutique, pas de blouse blanche, on est reçu par « un professionnel en col roulé ». Il laisse place également à la lumière avec un espace très…