Couverture du journal du 29/08/2025 Le nouveau magazine

Vignoble : Bordeaux trinque !

Le monde viticole fait partie des secteurs très impactés par la crise économique. Récolte précoce, attente des aides gouvernementales et travail sur l’image du vignoble… Bernard Farges, président du CIVB, aborde toutes ces questions d’actualité.

© D. R.

Bernard Farges, président du CIVB

Bernard Farges,
président du CIVB © G BONNAUD

Echos Judiciaires Girondins : Quelle est l’humeur générale dans les vignobles ?

Bernard Farges : « Elle est à la récolte et la vinification car c’est le moment clé de l’année pour les viticulteurs. Tout le monde est très concentré, c’est un travail intense. »

 

EJG : Comment se passent les vendanges ?

B.F. : « Elles sont très précoces, dans un contexte sanitaire très prégnant. Pour les entreprises, ce sont des protocoles inédits, compliqués. Dans les vignes ou dans les chais, on a eu quelques cas Covid positifs, ou cas contacts… Heureusement, cette année, il n’y a pas eu de pénurie de main-d’œuvre ; les vendanges étant précoces, les étudiants étaient disponibles, et on avait en plus des personnes au chômage partiel. »

 

EJG : Comment s’annoncent ce nouveau millésime et cette récolte ?

B.F. : « C’est une jolie récolte, du beau raisin, mais dans des conditions inédites, avec des températures très élevées. Une récolte qui ne sera pas très importante, des quantités hétérogènes et parfois très faibles en raison d’une forte concentration de sécheresse, et de journées de très grosse chaleur en pleines vendanges. Des parcelles ont vu leurs volumes considérablement réduire en quelques jours ! Mais je ne pourrai me prononcer sur le volume, on se trompe toujours. Ce qui est sûr c’est que ce ne sera pas une grosse récolte. »

Ce sera une petite récolte après des vendanges très précoces

EJG : Cette année s’annonce compliquée sur le plan économique…

B.F. : « Oui l’humeur est à l’inquiétude. Il n’y aura pas de reprise du commerce s’il n’y a pas de reprise économique. C’était déjà difficile quand l’économie allait à peu près bien, alors maintenant… C’est d’autant plus difficile, qu’on est tous interconnectés. Quand on voit la situation des restaurants qui vendent peu de vins, de l’événementiel totalement sinistré, du tourisme plutôt en bonne santé cet été mais en berne dès début septembre. Toute l’économie est dans l’expectative. La confiance est un moteur mais ce moteur n’y est pas du tout. Certains sont inquiets, d’autres dans l’angoisse. Les entreprises viticoles souffrent. Elles souffraient déjà avant le Covid ; on avait un marché en forte diminution dans un contexte international difficile : la Chine importe beaucoup moins, en particulier des vins européens qui sont taxés contrairement aux chiliens et aux australiens, des mouvement sociaux à Hong Kong, le Brexit, pas encore pénalisant mais on est dans l’incertitude, et la taxe Trump aux États-Unis. Ça c’était le 18 octobre 2019, ça nous paraît maintenant le monde d’avant. »

 

EJG : Qu’en est-il des aides gouvernementales ?

B.F. :

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